Politique

Doit-on prendre au sérieux les menaces du polisario ? La réponse d’un fondateur du front (VIDEO)

Faut-il prendre au sérieux les bruits de bottes provenant des camps de Tindouf ? C’est une hypothèse vite balayée d’un revers de la main par Bachir Dkhil, un connaisseur des arcanes du Polisario, étant lui-même un des fondateurs de ce géant en papier.

D’abord, précise Dkhil, le Polisario n’a pas les moyens de mettre à exécution des menaces de retour à la guerre avec le Maroc, car les circonstances ont beaucoup changé entre les années 70-80 et l’époque actuelle où l’armée marocaine est devenue plus forte et mieux équipée. Il faut aussi garder à l’esprit que l’Algérie elle-même traverse actuellement une conjoncture délicate et ne verrait certainement pas d’un bon œil une reprise des hostilités, a soutenu cet expert en affaires du Sahara et acteur associatif, qui était l’invité de notre émission « Dayf Khass » (invité spécial). En outre, a-t-il révélé, des bruits courent que l’Algérie n’était pas d’accord avec les actes du Polisario à El Guergarate.

D’ailleurs, Dkhil est d’avis que l’intervention marocaine pour sécuriser le flux des personnes et des marchandises dans ce passage est une opération pacifique et saine menée par les Forces armées royales pour assurer la reprise de l’activité économique et civile. Le Maroc est intervenu, fort du soutien dont il bénéficie à l’échelle arabe et internationale, comme en témoigne l’ouverture de consulats par plusieurs pays arabes et africains dans les villes de Laayoune et de Dakhla, s’est il réjoui.

L’entretien était également l’occasion pour revenir avec cet ancien responsable du Polisario sur la création du mouvement. Il affirme, dans ce contexte, que l’objectif premier et ultime de la création du Polisaro était, en fait, de faire face à l’occupation espagnole et nullement la revendication de l’indépendance du Sahara. Après l’intervention de certains pays, comme l’Algérie et la Libye, la vocation du Polisario a changé.

Ce témoin de l’évolution de la question du Sahara a également noté que le fondateur du Polisario, Sayed El Ouali, a été lui-même assassiné lors d’une attaque contre la Mauritanie, à l’instigation d’autres dirigeants qui étaient en désaccord avec lui quand il s’est inscrit en faux contre la décision de se jeter dans les bras de l’Algérie et de la Libye. Cet ex-représentant du Polisario à Barcelone ayant regagné la mère-patrie en 1992, a de même rappelé que ce même fondateur avait confirmé dans une note manuscrite la marocanité du Sahara.

Et Dkhil de préciser: « cette preuve qu’à ses débuts, le Polisario était un mouvement qui luttait contre l’occupant espagnol est consigné dans le livre du militant gauchiste de la première heure M’barek Bouderqa, alias Abbas ». 

S.Z.


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