Dakhla Atlantique, Voie express : le Sahara marocain à l’heure des grands chantiers

Au sud du Royaume, deux infrastructures monumentales redéfinissent la carte du développement du pays. Le Port Dakhla Atlantique, en construction sur la côte atlantique, et la Voie express Tiznit-Dakhla, désormais achevée, incarnent la vision royale d’un Sahara marocain connecté, prospère et tourné vers l’avenir. Entre mer et désert, ces deux projets stratégiques transforment en profondeur le visage du Sud et affirment la vocation africaine et atlantique du Maroc.
Au sud du Maroc, entre les dunes, l’océan et l’horizon infini, le Royaume écrit une nouvelle page de son histoire économique et territoriale. Deux infrastructures grandioses, portées par la vision royale, redessinent peu à peu le visage du Sahara marocain : le Port Dakhla Atlantique et la Voie express Tiznit-Dakhla. Ces deux projets, complémentaires dans leur conception et leurs objectifs, incarnent une ambition nationale, celle de transformer les provinces du Sud en un moteur de développement, d’intégration africaine et de rayonnement international.
Dakhla Atlantique : un chantier titanesque
À quarante kilomètres au nord de Dakhla, dans un paysage où le désert se jette dans l’Atlantique, un chantier colossal prend forme. Ce n’est pas un mirage, mais bien le futur Port Dakhla Atlantique, l’un des projets d’infrastructure les plus ambitieux jamais entrepris au Maroc. Conçu et réalisé entièrement sous maîtrise d’ouvrage nationale, ce port symbolise la volonté du Royaume de doter sa façade atlantique sud d’un hub maritime capable de relier l’Afrique, l’Europe et les Amériques.
Il s’agit d’un chantier d’envergure, évalué à 12,5 milliards de dirhams, et qui comprend un ensemble d’ouvrages structurants ; un bassin de commerce doté d’un poste pétrolier, un bassin de pêche côtière et hauturière destiné à traiter près d’un million de tonnes de produits maritimes et un bassin de réparation navale. Ces installations seront complétées par plusieurs ouvrages de connectivité, notamment un pont d’accès en mer et une route de raccordement de sept kilomètres reliant le port à la route nationale numéro 1. Les travaux avancent à un rythme soutenu.
À ce jour, 45% du chantier est déjà réalisé. La grande digue maritime, longue de 1,3 kilomètre, est achevée à 85%, et près des trois quarts des blocs de béton nécessaires à la protection du site, appelés «Cubipods», ont été fabriqués. Les opérations de remblayage et la préparation des ouvrages d’accostage sont également en cours.
Sur place, les équipes se relaient jour et nuit pour respecter un calendrier particulièrement serré, fixé à fin 2028 pour la fin des travaux et début 2029 pour la mise en service. Ce rythme soutenu repose sur une organisation millimétrée, placée sous la supervision du ministère de l’Équipement et de l’Eau. Chaque étape fait l’objet d’un contrôle minutieux afin de garantir la qualité et le respect des délais convenus.
Au-delà de ses aspects techniques, le Port Dakhla Atlantique représente un instrument de transformation économique et géostratégique majeur. Il s’inscrit dans une vision d’ensemble qui vise à faire de la région Dakhla-Oued Eddahab une porte maritime et logistique au service de plusieurs secteurs clés : les énergies renouvelables, la pêche, le commerce, mais aussi le tourisme durable. Il doit également consolider la position du Maroc comme puissance africaine ouverte sur l’océan Atlantique, en faisant de cette façade maritime non plus une limite géographique, mais un espace de croissance, d’échanges et d’innovation.
Une voie express pour relier le Nord au Sud
Parallèlement à ce chantier maritime, une autre infrastructure structurante traverse désormais le Sahara marocain du nord au sud : la Voie express Tiznit-Dakhla. Cette route nouvelle génération, longue de 1.055 kilomètres, constitue la colonne vertébrale terrestre des provinces du Sud. Elle relie la ville de Tiznit, au sud d’Agadir, à Dakhla, en longeant la côte atlantique sur plus d’un millier de kilomètres.
Le projet, d’un coût total de près de 10 milliards de dirhams, s’inscrit dans le cadre du programme de développement des provinces du Sud lancé par le Roi Mohammed VI. Il a mobilisé des centaines d’ingénieurs, de techniciens et d’ouvriers pendant plusieurs années, dans des conditions parfois extrêmes.
Cette voie express se compose de trois grands tronçons. Le premier, reliant Laâyoune à Dakhla sur 500 kilomètres, a consisté en l’élargissement et le renforcement de la route existante, pour un coût d’environ un milliard de dirhams.
Le second, entre Laâyoune et Guelmim, s’étend sur 436 kilomètres et a nécessité un investissement d’environ cinq milliards de dirhams. Ce segment a présenté des défis techniques considérables, notamment la construction de nombreux ponts sur des oueds et la traversée de zones géologiques instables.
Enfin, le troisième tronçon, entre Tiznit et Guelmim sur 114 kilomètres, récemment ouvert à la circulation, vient parachever l’ensemble du projet. La réalisation d’une route de cette ampleur, à travers des territoires variés, n’a pas été un défi facile. Les équipes ont dû innover pour surmonter des obstacles géologiques majeurs, tels que des formations rocheuses ou des cavités souterraines imprévues.
Grâce à l’expertise des ingénieurs marocains, ces difficultés ont été maîtrisées, permettant de livrer une infrastructure conforme aux normes internationales de sécurité et de durabilité. Depuis son ouverture, cette voie express a profondément transformé la circulation dans le Sud.
Les trajets sont plus courts, plus sûrs et plus confortables. Mais au-delà du confort, la voie express Tiznit-Dakhla joue un rôle économique et stratégique fondamental. Elle facilite le transport des marchandises, soutient le commerce interrégional et favorise la mobilité des personnes. Elle relie les zones industrielles, les ports, les centres de pêche et les futures plateformes logistiques, en particulier le Port Dakhla Atlantique.
Ilyas Bellarbi / Les Inspirations ÉCO










