Maroc

25 ans de règne. Le Maroc à grande vitesse : un développement spectaculaire des infrastructures

En l’espace d’une génération, le Maroc a orchestré une métamorphose radicale de son paysage infrastructurel. Du désenclavement routier à la révolution ferroviaire, en passant par l’essor aéroportuaire et maritime, le Royaume se hisse au rang des nations les plus dynamiques d’Afrique. Cette mue spectaculaire, fruit d’une stratégie nationale audacieuse, propulse le pays vers un avenir prometteur de hub économique transcontinental.

Au cours des deux dernières décennies, le Maroc a connu une transformation remarquable de ses infrastructures. Des autoroutes aux gares en passant par les aéroports et le réseau électrique, le Royaume a entrepris une véritable mue qui lui permet aujourd’hui de se positionner comme un leader régional en matière d’équipements structurants. Cette évolution spectaculaire s’inscrit dans une vision à long terme portée par les plus hautes autorités du pays, avec l’ambition de faire du Maroc une plateforme économique et logistique de premier plan entre l’Europe et l’Afrique.

Un réseau routier et autoroutier en pleine expansion
L’un des chantiers les plus emblématiques de cette mutation concerne le développement du réseau routier et autoroutier. Le Plan routier à l’horizon 2035, lancé en 2013, a fixé un cadre ambitieux pour l’entretien, la modernisation et l’extension des routes nationales.

L’objectif est d’améliorer la fluidité, la sécurité et le confort des déplacements tout en contribuant à un aménagement plus équilibré du territoire. Aujourd’hui, le Maroc dispose d’un impressionnant réseau de 57.334 km de routes classées, dont 45.354 km sont revêtues. Le pays compte également 1.695 km de voies express et 1.800 km d’autoroutes, reliant les principales villes et régions économiques. Ce maillage routier joue un rôle important dans l’économie nationale, assurant 90% des déplacements de personnes et 75% du transport de marchandises.

Le Schéma national des infrastructures routières à l’horizon 2040 (SNIR 2040) vient renforcer cette dynamique avec une vision encore plus ambitieuse. Il prévoit notamment la maintenance du réseau routier revêtu d’ici 2032, la modernisation du réseau classé à l’horizon 2040, et la définition de schémas directeurs pour les autoroutes et les voies express. Ces projets devraient permettre au Maroc de disposer d’un des réseaux routiers les plus modernes d’Afrique dans les prochaines années.

La révolution ferroviaire
Le secteur ferroviaire n’est pas en reste dans cette transformation des infrastructures marocaines. Le Plan rail 2040 vise à poursuivre la modernisation du réseau classique tout en développant les lignes à grande vitesse (LGV). Le Maroc a déjà franchi une étape historique en 2018 avec la mise en service de la première LGV d’Afrique, reliant Tanger à Casablanca sur 200 km.

Le ministre de l’Équipement et des Transports, Mohammed Abdeljalil, a récemment annoncé des projets ambitieux dans ce domaine. L’extension de la LGV jusqu’à Marrakech est prévue avant 2030, tandis que des études sont en cours pour la prolonger jusqu’à Agadir. À plus long terme, le plan de l’Office national des chemins de fer (ONCF) prévoit de connecter 80% à 90% du territoire national au réseau ferroviaire.

Ce développement massif du rail nécessitera des investissements colossaux, estimés à environ 400 milliards de dirhams pour réaliser le plan 2040. Bien que ces projets s’inscrivent sur le très long terme – avec des périodes d’amortissement d’environ 50 ans -, ils devraient révolutionner la mobilité au Maroc et contribuer significativement au développement économique du pays.

Des aéroports en pleine expansion

Face à l’explosion du trafic aérien, le Maroc a également engagé une modernisation et une extension importantes de ses infrastructures aéroportuaires. L’objectif affiché est de doubler la capacité d’accueil, passant de 40 millions de passagers par an actuellement à 80 millions à l’horizon 2030. Plusieurs grands chantiers sont en cours ou programmés.

L’extension de l’aéroport de Rabat-Salé devrait être achevée d’ici la fin de l’année, tandis que l’aéroport de Tétouan a déjà bénéficié d’une nouvelle piste. Des travaux d’agrandissement sont également prévus pour les aéroports de Marrakech, Tanger et Agadir. Le projet le plus ambitieux concerne l’aéroport Mohammed V de Casablanca, véritable hub national et continental. Un nouveau terminal et une nouvelle piste sont programmés pour accompagner le développement de Royal Air Maroc, la compagnie nationale, qui ambitionne de porter sa flotte à 200 appareils d’ici 2037.

Ces investissements massifs dans les infrastructures aéroportuaires visent non seulement à répondre à la croissance du trafic touristique, mais aussi à positionner le Maroc comme un carrefour aérien majeur entre l’Europe, l’Afrique et le Moyen-Orient.

Des infrastructures portuaires de classe mondiale
Le développement des infrastructures portuaires s’inscrit également dans cette dynamique de transformation. La Stratégie portuaire nationale à l’horizon 2030 vise un développement harmonieux des ports marocains et de l’industrie navale, en cohérence avec les autres politiques sectorielles. Le projet phare de cette stratégie est sans conteste le port Tanger Med, devenu en quelques années l’un des plus importants ports de conteneurs de la Méditerranée et d’Afrique.

Cette infrastructure de classe mondiale positionne le Maroc comme un hub logistique majeur entre l’Europe et l’Afrique. D’autres projets portuaires d’envergure sont en cours, comme le nouveau port Nador West Med sur la façade méditerranéenne ou l’extension du port de Casablanca. Ces investissements renforcent la connectivité maritime du Maroc et sa capacité à s’intégrer dans les chaînes logistiques mondiales.

Les défis à relever : sécurité, financement et maintenance
Malgré ces avancées spectaculaires, le Maroc doit encore relever plusieurs défis pour consolider sa mue infrastructurelle. La sécurité routière reste une préoccupation majeure, avec un nombre élevé d’accidents. La Stratégie nationale de la sécurité routière 2017-2026 vise à réduire de moitié la mortalité sur les routes d’ici 2026, un objectif ambitieux qui nécessitera des efforts soutenus.

Le financement de ces grands projets d’infrastructure constitue un autre défi de taille. Si le Maroc a su jusqu’à présent mobiliser les ressources nécessaires, la poursuite de cet effort d’investissement sur le long terme exigera une gestion financière rigoureuse et la recherche de nouveaux modes de financement.

Enfin, l’entretien et la maintenance de ces infrastructures représentent un enjeu crucial pour pérenniser les investissements réalisés. Le pays devra consacrer des moyens importants à cette dimension parfois négligée du développement infrastructurel.

La rédaction / Les Inspirations ÉCO


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