Maroc

Gestion des risques naturels: ce qui a été fait au Maroc depuis 2015

Un total de 226 projets ont été financés à hauteur de 400 millions de dollars US depuis 2015 dans le cadre du Programme de gestion intégrée des risques de catastrophes naturelles et de résilience, a indiqué le ministre de l’intérieur, Abdelouafi Laftit.

Dans une allocution lue en son nom par le wali, secrétaire général du ministère de l’Intérieur, Mohamed Faouzi, lors de la séance d’ouverture de la 5ème plateforme régionale arabe pour le programme de réduction des risques de catastrophes, Laftit a fait savoir qu’il a été procédé depuis 2015, à travers le Programme de gestion intégrée des risques de catastrophes naturelles et de résilience, au financement de 226 projets totalisant un coût global d’environ 400 millions de dollars US et visant à prévenir les risques naturels qui ont un impact direct sur la vie des citoyens et la sécurité de leurs biens, tels les inondations, séismes, glissements de terrains, tsunamis, entre autres.

Lors de cette rencontre régionale, placée sous le thème « Du risque à la résilience, accélérer l’action locale pour la réduction des risques de catastrophes », le ministre a relevé que parallèlement à cette politique, un système dédié à la couverture des incidences des catastrophes a été adopté. Il se ventile en deux systèmes d’indemnisation, un au profit des victimes disposant d’une police d’assurance et l’autre destiné aux personnes physiques qui n’en disposent pas, pris en charge par le Fonds de solidarité contre les catastrophes naturelles.

Parmi les grands chantiers adoptés, figure également la Stratégie nationale de gestion des risques des catastrophes naturelles 2020-2030 qui ambitionne d’atteindre deux objectifs consistant à limiter les effets des changements climatiques et à renforcer la capacité des citoyens et des institutions à y faire face, en plus de contribuer à la réalisation d’un développement territorial durable profitable à toutes les franges de la société, notamment les catégories vulnérables et celles exposées aux effets des dérèglements climatiques, a-t-il poursuivi lors de cette séance qui s’est déroulée en présence du gouverneur, directeur de la gestion des risques naturels au ministère de l’Intérieur, Abdallah Nassif.

Laftit a considéré que la réduction des risques de catastrophes revêt une importance capitale au Maroc, le roi Mohammed VI accordant sa haute sollicitude à cette question et donnant des orientations pertinentes et clairvoyantes à l’effet d’asseoir des pôles à même de développer les capacités du Royaume en termes de suivi et de prévision, d’affûter les capacités d’anticipation et d’interaction dans les programmes de développement du pays, outre le renforcement de la vigilance nécessaire en lien avec les questions climatiques et environnementales, moyennant la mise à profit des potentialités et du savoir nationaux et internationaux en matière d’évaluation et de gestion des risques.

Pour le ministre, l’organisation au Maroc de ce Forum « traduit son niveau d’engagement à accompagner l’importance croissante de la question de la réduction des risques de catastrophes à l’échelle arabe, au vu de ce que nos pays arabes, de par leurs emplacements géographiques, spécificités géologiques et diversités climatiques, encourent comme risques naturels, environnementaux et biologiques, avec tout ce qui en découle comme dégâts graves et de pertes en termes de vies humaines et de biens matériels ».

Partant de la nécessité impérieuse de mettre en place des canaux communs dédiés au soutien aux efforts nationaux des pays arabes visant la détection des risques de catastrophes et leur prévention, a fait observer Laftit, le Maroc a adhéré, aux côtés des Etats arabes, à plusieurs Forums régionaux dans l’optique de mettre en œuvre le Cadre de Sendai et de hâter la cadence de l’opérationnalisation des axes de la Stratégie arabe de réduction des risques de catastrophes.

Le choix du Maroc pour abriter cette réunion vient également consacrer les efforts consentis en la matière ainsi que les engagements du Royaume dans le domaine des changements climatiques et de gestion des risques naturels, dont la communauté internationale reconnait le sérieux et l’efficacité, comme cela a été clairement visible lors de la COP22, organisé à Marrakech en 2016, a poursuiviLaftit.

Fidèle à cette démarche, le Maroc s’est engagé à bras-le-corps dans ce domaine, en mobilisant tous ses moyens, et cela s’est matérialisé au niveau de ses politiques nationales et sectorielles, adossées désormais à une dimension anticipative dans la gestion des risques qui transcende le paradigme classique de la réaction et de la gestion de crise en adoptant une approche prospective qui a prouvé son efficacité, son efficience et son coût nettement moindre car, a expliqué le ministre, reposant sur une stratégie intégrée, compacte et basée sur l’observation, la détection, la vigilance, le contrôle, l’alerte, la sensibilisation et la prévention.

En guise d’application de cette approche, a-t-il soutenu, le Maroc a instauré une gouvernance institutionnelle en matière de gestion des risques de catastrophes et de renforcement des capacités de certaines institutions du ressort desquelles relève ce domaine, dont la Direction générale de la Protection civile, le Centre de veille et de coordination, l’Institut national de géophysique, en plus de la Direction générale de la météorologie et le Centre Royal de télédétection spatiale.

A cela, s’ajoute la création en 2009 du Fonds de lutte contre les catastrophes naturelles, a rappelé le ministre de l’Intérieur, notant que ce processus rénovateur sur les plans institutionnel a été auréolé par la mise sur pied d’une Direction chargée des catastrophes naturels au ministère de l’Intérieur qui va abriter un Observatoire national en charge de glaner et de recueillir les données liées au traitement et à l’analyse des risques, qui seront mises à la disposition de l’ensemble des intervenants. La même Direction coiffera aussi un Centre national opérationnel dédié à la prévision des risques.

Pour faciliter la gestion des risques au niveau local, a encore dit le ministre, des guides pratiques expliquant les phases de cette gestion, de bout en bout, ont été élaborés, ajoutant que la mise en œuvre de cette Stratégie s’opère selon un ensemble de principes directeurs en phase avec les objectifs du Cadre de Sendai et au diapason de la Stratégie arabe de réduction des risques de catastrophes.

En valorisation du travail accompli dans ce sens et en plus des instruments classiques, le Maroc dispose actuellement d’une flotte de canadairs qui contribuent à faire face aux incendies. Le Royaume, a dit M. Laftit, a aussi mis en place un Centre de suivi des feux de forêts équipé d’un système informatique faisant ressortir avec précision les probabilités de déclenchement d’incendies selon la typologie arboricole, outre les points d’eau les plus proches. Ces données sont mises en partage avec l’ensemble des intervenants pour amoindrir les incidences de ce type de dangers.

Le ministre a ensuite insisté que les efforts du Maroc ne peuvent aboutir sans une coordination et une complémentarité avec les efforts déployés sur les plans arabe et international, que ce soit au niveau de la conception ou celui de la mise en application, relevant que la 5ème plateforme régionale arabe constitue une étape d’importance pour mettre en lumière les priorités et les défis communs qu’il convient de garder à l’esprit en vue de renforcer les capacités de gestion des Etats arabes, optimiser le degré de préparation de leurs institutions, avec tout ce que cela requiert en termes de ressources naturelles qualifiées, de moyens logistiques et financiers, de savoir-faire technique et de recours aux meilleures pratiques et expériences arabes et internationales en la matière.

Il a, à cet égard, salué les efforts méritoires déployés par les pays arabes, soutenus en cela par la Ligue des Etats arabes et le Bureau régional des Nations Unies pour la réduction des risques de catastrophe pour les États arabes, dans le but d’asseoir les bases de la coopération et de la solidarité dans le domaine des politiques préventives et de gestion des risques.

Conformément à la Charte des Nations-Unies et la Charte de la Ligue des Etats arabes, plaçant le renforcement de la coopération entre les pays pour réaliser les objectifs communes en principe fondateur, le Royaume du Maroc se tient disposé en permanence et de manière inconditionnelle à partager ce qu’il a accumulé comme expertise et enseignements dans ce domaine avec tous les pays arabes frères et amis.

Organisée jusqu’au 11 novembre par le ministère de l’Intérieur, le Bureau régional des Nations Unies pour la réduction des risques de catastrophe pour les États arabes et la Ligue des États arabes, la cinquième plateforme régionale arabe pour le programme de réduction des risques de catastrophe réunit les représentants des pays arabes, des organisations intergouvernementales, des organisations non gouvernementales, d’universitaires, de femmes, de jeunes, des membres de la société civile, des organisations de l’ONU, les médias ainsi que plusieurs autres parties prenantes.

Le forum constitue une occasion pour les pays arabes de réaffirmer leurs engagements pour accroître l’intérêt pour les investissements liés à la réduction des risques de catastrophes et de souligner les progrès réalisés dans le cadre des stratégies régionales, nationales et locales conformément au Cadre de Sendai et à la Stratégie arabe pour la réduction des risques de catastrophes 2030.

OE


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