Maroc

Tanger: la radinerie de la commune urbaine face à la culture

Après avoir apporté un soutien de plusieurs millions de dirhams aux associations et aux clubs sportifs, la commune urbaine de Tanger a offert un don de seulement 500 dirhams pour le projet d’encouragement des enfants à la lecture.

Face à cette radinerie, l’institut français de Tanger a pris en charge ce projet, sous le thème: « Raconter une histoire est bon moyen pour encourager la lecture ».

L’idée de ce projet revient à une jeune lycéenne de 17 ans, passionnée de lecture, Amal Mazouri, et à son oncle, Youssef Sarhani. A l’occasion de la journée internationale du livre pour enfant,  l’objectif de cette initiative consiste à faire le tour des écoles publiques de Tanger et à inciter les jeunes écoliers à profiter des joies de la lecture.

Le quotidien arabophone Al Massae a recueilli les propos de Youssef Serhani: «L’idée initiale consistait en l’organisation d’un petit festival de lecture au bénéfice de quelques dizaines d’élèves des écoles publiques. Les histoires racontées pourraient alors aider les jeunes écoliers à enrichir leur imagination et les pousseraient à lire de plus en plus de livres bilingues, en arabe et en français.»


Il aurait essuyé plusieurs refus de soutien pour son projet, notamment d’une association marocaine, dont il a tu le nom, qui avait accusé son initiative de manquer de clarté. Après plusieurs rejets, il s’est dirigé vers l’institut français de Tanger qui s’est précipité d’accepter le projet et de le présenter dans ses locaux.

Suite à cet accord, Amal Mazouri et Youssef Sarhani ont décidé de présenter leur initiative au sein de l’espace ouvert de la médiathèque de Tanger, bénéficiant ainsi du soutien financier de l’institut français et de son infrastructure, notamment de moyens audiovisuels et d’une centaine de contes pour enfants en français, dont les prix varient entre 30 et 100 dirhams.

Les organisateurs de l’événement tenant aussi à offrir aux écoliers des livres et des contes en arabe, Youssef Serhani s’est dirigé vers la commune urbaine de Tanger pour demander un total de 100 livres pour enfants, dont le prix fixe s’élève à cinq dirhams, et une bâche anti-UV afin de protéger les jeunes enfants contre le soleil. A sa grande stupéfaction, la réponse de l’institution tangéroise n’a pas été positive.

Il s’est vu alors obligé d’écrire au président de l’arrondissement de Tanger Medina pour demander ces livres, président qui a transféré sa lettre au service des affaires culturelles.

Les membres de la commune n’ont pas pris en considération la date proche de l’événement qui devait avoir lieu le 2 avril. D’après Al Massae, la subvention offerte gracieusement par l’institut français et le statut de Youssef Serhani, considéré comme un «simple passionné de lecture» ont découragé les membres de la commune urbaine à offrir leur aide pour la réalisation du projet.

Youssef Serhani a déclaré que l’événement, malgré toutes ces péripéties, s’est passé dans de bonnes conditions. L’initiative de lecture a reçu des conteurs de Larache et de  l’institut français de Tanger. Plus de 90 enfants des écoles publiques ont pu bénéficier  du programme.

L’organisateur de l’événement n’a pas manqué de souligner sa déception envers la commune urbaine de Tanger qui d’après lui «ne s’intéresse pas à la culture et souffre toujours d’une mentalité bureaucratique qui va à l’encontre de l’épanouissement des jeunes écoliers».

 Soraya Adny

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