Maroc

Coronavirus au Maroc: des centres d’appel, les laissés pour compte du télétravail

Par Larbi Alaoui

Avec 2 décès enregistrés et 49 cas de personnes infectées par le covid-19, pour l’heure, le Maroc est logé à la même enseigne que d’autres pays et la guerre contre la pandémie est bel et bien déclarée.

Aux instructions du ministère de la Santé concernant les précautions à prendre, à la décision du ministère de l’Intérieur de la fermeture de cafés, restos, bars, etc, et à la demande de confinement chez soi, pour endiguer la propagation du virus, s’ajoute la bonne initiative d’entreprises qui ont aussi pris les devants afin de protéger leurs personnels.

Aussi de nombreuses entreprises ont-elles instauré le télétravail, permettant à leurs salariés, de cette façon, de travailler à distance. Et parmi ces entreprises, nous comptons de nombreuses et louables initiatives. Le Site info, entre autres entreprises de presse, a ainsi adopté le télétravail, dès lundi 16 mars. D’autres entités en ont fait de même, dont des centres d’appel, dans différentes villes marocaines.

Tous les centres d’appel? Hélas, non! S’il faut citer  la très bonne initiative prise par « Cegedim Outsourcing Maroc » dans ce sens, à la grande satisfaction du personnel, et en féliciter les initiateurs, il est regrettable de constater que certains centres d’appel persistent et signent en obligeant leurs personnels à se présenter sur les plateaux de travail, avec tous les risques que cela comporte. Et nombreuses sont les doléances de ces laissés pour compte de certains centres d’appel qui sont parvenues à Le Site info, à ce sujet. L’un des plaignants nous a expliqué qu’ils sont  » des centaines dans le site et très nombreux dans les plateaux à moins d’un mètre les uns des autres ». Et les responsables, a-t-il déploré, font la sourde oreille, refusent d’instaurer le télétravail et ne proposent aucune solution alternative.

Un autre message évoque le risque de contamination dans ces centres d’appel qui n’autorisent pas le télétravail. De surcroît, les demandes de congé sont systématiquement refusées pour les télé-conseillers afin « de satisfaire la clientèle européenne », croit savoir notre interlocuteur.

« Nous travaillons dans un milieu à risque très fort. Et aucune approche  humaine n’est adoptée dans ces moments de crise par ces sociétés », a amèrement constaté ce jeune homme. Son message, comme celui d’autres semblables que nous recevons depuis lundi dernier, vont dans le même sens: alerter l’opinion publique, via les médias nationaux, et inciter les centres d’appel, encore récalcitrants, à instaurer le télétravail.

A moins que ces messieurs les employeurs ne pensent qu’ils vivent sur une autre planète que la Terre menacée par la propagation du covid-19! A moins que leurs centres d’appel ne soient implantés dans un autre Maroc que celui qui a instauré des mesures draconiennes et ou le dernier Conseil de gouvernement a eu lieu, mardi 17 mars, par vidéoconférence! Et jusqu’à nouvel ordre, les ministres accompliront les tâches qui leur sont imparties de chez eux et ont annulé tout entretien journalistique ou déplacement prévu initialement.

L’intérêt de ces centres d’appel est-il donc plus important et plus sacré que celui d’un peuple et d’une nation? Le profit mercantile vaut-il la peine de mettre en péril la santé des milliers de jeunes exerçant au sein de ces centres d’appel? Quel appel plus important que cet appel de  détresse de vos employés qui ne cessent de tirer la sonnette d’alarme? Messieurs, il est temps de savoir raison garder!

L.A.

 


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