Maroc

La riposte des cliniques privées après les attaques de Zouhair Chorfi (VIDEO)

Le secrétaire général du ministère de l’Economie et des finances avait vivement critiqué, lors des Assises de la Fiscalité, organisées à Skhirat, les 3 et 4 mai courant, le système de santé privé au Maroc. Zouhair Chorfi avait eu, à l’occasion, la main lourde et le ton ferme, scandalisé et indigné, pointant les cliniques privées et les accusant de malversations et de corruption au détriment, aussi bien de leurs clients que de l’Etat.

Cette diatribe des plus virulentes du secrétaire général du ministère de l’Economie et des finances, a été fortement applaudie par la salle. Cette adhésion de la salle est loin, à des années lumière, d’être partagée par les cliniques privées si sévèrement mises au ban des accusés et auxquelles Chorfi a sommé, entre autres injonctions, d’accepter les chèques et de cesser de recourir au « noir », dans le but de flouer l’Etat en échappant à l’imposition tout en se remplissant les poches de manière malhonnête et frauduleuse.

Et la réponse du berger à la bergère n’a pas tardé à tomber par la voix de l’ANCP (Association Nationale des Cliniques Privées). Celle-ci s’insurge vigoureusement à l’encontre des propos incendiaires de Zouhair Chorfi, propos jugés aussi offensants que diffamatoires. Des allégations « graves » qui ont décidé l’ANCP à porter plainte pour diffamation.

« Le samedi 4 mai 2019 lors des dernières assises de la fiscalité M. le Secrétaire Général du Ministère des finances a fait une sortie fracassante et irresponsable par laquelle a été dénigrée et stigmatisée la profession médicale comme rarement auparavant à ce niveau de responsabilité étatique », peut-on lire dans un communiqué de l’ANCP parvenu à Le Site info. « Ces propos de ce haut commis de l’état qui accuse solennellement les médecins de sous-déclaration majeure (90%) de leur imposition et qui affirme en même temps accepter des contribuables une sous-déclaration de leurs revenus imposables à hauteur de 20% sont d’autant plus regrettables qu’ils vont à l’encontre des hautes recommandations de notre souverain que Dieu le glorifie qui n’a cesse de louer le travail 24h/24, tous les jours de l’année, des « Soldats de la Santé » que sont les médecins de notre pays et d’inciter les instances du pays au changement dans la prise en compte de la problématique de la Santé dans notre cher pays », ajoute le communiqué.


Selon plusieurs médias nationaux de la place, dont Challenge et Tel Quel, Redouane Semlali, président de l’ANCP,  juge l’intervention du haut fonctionnaire d’ignorance flagrante « des pratiques dans le pays ». Et il donne comme exemple de cette méconnaissance le fait que 85% des prestations payées aux cliniques privées le sont justement par chèques. Il rappelle également que le taux de cliniques privées, ayant fait l’objet de redressements fiscaux, n’est que de 1,5% sur l’ensemble des centaines des cliniques que compte le Royaume. Le président de l’Association Nationale de Cliniques Privées a donc jugé bon de porter l’affaire devant la justice à l’encontre de l’auteur de ces accusations pointant injustement le système de santé privé marocain. Cette plainte sera déposée au nom de l’ANCP, bien sûr, mais sera portée également par les syndicats des médecins spécialistes et généralistes d’exercice privé du royaume car « c’est le corps médical marocain tout entier qui s’est senti touché dans sa dignité », a précisé Redouane Semlali à nos confrères.

Pour les médecins marocains, cette sortie de Chorfi aura la malheureuse conséquence d’attiser la haine entre le citoyen marocain et la médecine privée marocaine qui assure pourtant 90% des soins des marocains bénéficiants d’une couverture maladie et 60% de ceux qui n’en ont pas, comme le précisait le président délégué de l’ANCP Hassan Afilal lors de ces assises. Les cliniques privées ont donc, pour celui-ci, un rôle majeur dans la santé du citoyen et de tels agissements ne pourront faire que remettre en question la confiance entre le marocain et son médecin ce qui sera, à n’en pas douter, hautement préjudiciable pour la santé du citoyen.

D’après le communiqué de l’association, « devant le tollé général dans la profession, tous secteurs d’exercice confondus, que cela a généré, les résolutions ci-après ont été adoptées par les Syndicats et l’ANCP:

-Un courrier au Président du CNOM a été envoyé demandant qu’il prenne position dans ce problème vu ses responsabilités vis à vis des médecins marocains.
-L’ANCP a esté en justice le SG du Ministère des Finance qui devra répondre à celle-ci de ses propos.
-Le collège et l’ANCP ont sollicité des parlementaires pour qu’ils interpellent le Ministre des finances, au sein du Parlement, à propos des glissement graves de son Secrétaire Général.
-Un plan de communication via tous les médias est acté. Il consiste à dénoncer, sans ambages, les dérives verbales graves de M. le Secrétaire Général du Ministère des Finances dont la vidéo a fait le tour de tous les médecins du pays et bien au-delà.
-Une grève des médecins du secteur privé est proposée. La proposition est de faire une Assemblée Générale des médecins associant l’ANCP et les différents syndicats juste après ramadan et de lancer, immédiatement après, une grève nationale de tout le corps médical libéral sur une durée d’une semaine ».

Larbi Alaoui

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