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Education: le rapport accablant de la Cour des comptes

La Cour des comptes vient de rendre public un rapport portant sur l’évaluation du programme d’urgence du ministère de l’éducation nationale.
Le secteur de l’éducation, érigé en deuxième priorité nationale, a fait l’objet de plusieurs discours du roi, qui ont appelé l’ensemble des intervenants à œuvrer avec fermeté et responsabilité en vue de son amélioration. Ce secteur continue cependant à soulever des critiques au niveau des institutions constitutionnelles et des différentes couches de la société.
Dans l’objectif de remédier aux défaillances relevées et d’accélérer la réalisation des objectifs de la charte nationale d’éducation et de formation, le ministère de l’éducation nationale, a élaboré le programme d’urgence (2009-2012). Et la mise en œuvre de ce programme a suscité, de son coté, un grand débat au niveau du gouvernement, du Parlement et de l’opinion publique.
C’est pourquoi la Cour des comptes a procédé à l’appréciation du processus d’élaboration du programme d’urgence. Les travaux menés par la Cour des comptes sont sévères.
Ressources financières trop floues 
La Cour des comptes estime que s’agissant des ressources financières mobilisées en faveur du P.U, le calcul du coût réel du P.U demeure « estimatif ». « Il a été appréhendé à partir des crédits de paiement ouverts par les lois de finances et les budgets des AREFs, pour les années 2009 – 2012, totalisant une enveloppe globale, hors masse salariale, de 43,12 milliards de DH sur laquelle les engagements ont été de 35,05 milliards de DH et les paiements effectifs n’ont été que de 25,15 milliards de DH, soit un taux de paiement de 58%, largement inférieur au taux d’exécution des budgets sectoriels constatés au niveau du Budget Général de l’Etat durant la même période », indique le rapport.
Sureffectif des élèves 
Autre point relevé, les effectifs des élèves sont passés de 5.666.429 en 2009 à 6.039.641 en 2017, pendant que le nombre des établissements scolaires a augmenté de 9.397 à 10.756. Ce qui a emmené le rapport a pointer « l’insuffisance de la capacité d’accueil ». Sur un objectif de 1164 établissements scolaires prévus par le PU, les réalisations n’ont été que de 286 établissements, soit 24,6%. Quant à l’objectif de l’extension des établissements existants prévu pour 7052 nouvelles salles, les réalisations n’ont pas dépassé 4062 salles, soit 57,6%, peut-on lire.
Des salles délabrées
La Cour des comptes dénonce également la « non couverture » de l’ensemble des communes rurales par des collèges, l’exploitation des établissements scolaires en état de dégradation (3.192 établissements non raccordés au réseau d’eau potable et 681 établissements non branchés au réseau d’électricité, ainsi que 9.365 salles délabrées) et la « non généralisation de l’enseignement préscolaire ». Au titre de l’année scolaire 2016/2017, sur les 7 667 écoles primaires, seulement 24% dispensent l’enseignement préscolaire.
La Cour des comptes déplore aussi la qualité du système éducatif: situation de l’encombrement et le recours à des enseignants contractuels. Enfin, concernant, l’accès à l’enseignement obligatoire et la rétention des élèves à l’école, les mesures entreprises n’ont pas produit l’impact souhaité sur l’amélioration des conditions de scolarité et la rétention des élèves, estime la Cour des comptes.
La Cour des comptes considère donc que le programme d’urgence n’a pas réalisé tous ses objectifs.
Soufiane Laraki

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