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Le message du PDG de la RAM aux pilotes contestataires

La situation ne s’arrange pas entre la Royal Air Maroc et ses pilotes. Selon plusieurs sources médiatiques, ces derniers menacent de faire grève estimant qu’ils n’ont pas obtenu gain de cause. Dans une lettre, le PDG de la compagnie a été jusqu’à évoquer l’effet « dévastateur » de ce bras de fer. 

« Nous constatons avec amertume, malgré un nombre historique d’engagements, l’absence de volonté d’aboutir à un compromis, celui-ci repoussé par une surenchère des revendications », écrit Abdelhamid Addou, PDG de la RAM dans une lettre datée du 17 juillet 2018.

« Je constate dès lors qu’il n’y a pas le souhait d’oeuvrer vers une paix sociale, cela a été clairement annoncé. Ce refus dogmatique d’un engagement vers une pérennisation des relations sociales, révèle l’intention de se maintenir dans une position belliqueuse jugée confortable, mais au demeurant court-termiste et inutile, dès lors qu’il n’y aura plus rien à défendre après la destruction », ajoute Addou dans sa lettre.

Et de tirer la sonnette d’alarme: « C’est un refus implicite de stabilité, condition nécessaire à la construction commune d’un avenir meilleur. C’est un blocage de toute initiative visant à investir dans notre Compagnie pour son développement, et le nôtre, aucun actionnaire ne pouvant mobiliser des fonds dans un tel contexte d’incertitude. Je constate donc qu’il n’y a pas la volonté de voir la compagnie se développer, ou que cette volonté cède à des considérations égocentrées ». Le PDG rappelle avoir « mobilisé des moyens, dont nous ne disposons pas aujourd’hui, pour pouvoir répondre aux attentes des pilotes de ligne. Nous avons entrepris la mise en place de process pour améliorer le quotidien. Nous avons initié l’acquisition de systèmes d’information avant-gardistes pour améliorer les conditions de travail et nous avons encore une fois buté sur l’absence d’accompagnement. Nous avons mis en place des projets structurants, réorganisé la gestion des ressources humaines PN et initié des amendements importants au sein des directions opérationnelles pour apporter une dynamique de changement et une meilleure professionnalisation ».


Addou précise aussi avoir, en toute transparence, « partagé la vision stratégique de la compagnie avec l’ensemble des pilotes de ligne ». Mais il pointe du doigt une « minorité influente, acceptée et validée par tous ». Une situation peu rassurante concernant ce bras-de-fer entre la RAM et ses pilotes.

D’ailleurs, Addou évoque une grève qui s’annonce à compter du mercredi 18 juillet 2018 comme « dévastatrice ». « Elle détruira de la valeur et dégradera nos indicateurs économiques. Elle créera de l’insatisfaction auprès de nos clients (…) Elle amplifiera les tensions. Elle affectera non seulement l’image de l’entreprise déjà écornée, mais celle d’une population incontournable. Elle clôturera définitivement notre projet commun de plan de développement et nous condamnera au mieux à une stagnation similaire à celle que nous vivons depuis 20 ans, au pire, à une survie relative durant les prochains mois. Elle fera le jeu des détracteurs de l’entreprise et favorisera nos concurrents directs, heureux de cette aubaine inespérée ».

Le PDG affirme que les commandes d’avions prévues seront annulées « car nous ne disposons pas des moyens financiers pour les acquérir. Les actes de carrières seront par conséquent stoppés. Les insatisfactions seront exacerbées. Chaque collaborateur de l’entreprise en subira les conséquences. Ma plus grande frustration, au-delà du gâchis incontestable que cela représente, au-delà des sacrifices que cela va générer pour toutes les catégories du personnel, c’est qu’à travers le dialogue social, nous avions apporté des réponses historiques aux doléances des pilotes de ligne… »

Et de conclure:  » (…) nous sommes condamnés à réécrire la même histoire, la même depuis 20 ans. Comme depuis le premier jour, mon bureau reste ouvert. Toute proposition intelligente visant à dépasser ce que j’espère n’être qu’une simple crise passagère, sera étudiée. Nous sommes passés bien au-delà de notre capacité à satisfaire l’un des bras armé de l’entreprise et nous constatons, impuissants, l’échec du dialogue social et de l’envol vital de notre Royal air Maroc ».

En février dernier, les pilotes avaient notamment demandé des augmentations salariales qui vont jusqu’à 30.000 DHS net chacun par mois. La situation s’était un peu calmée durant le Mondial 2018. Mais avec les mois de juillet et août qui sont importants pour le secteur aérien, le timing de cette crise est encore une fois assez problématique.

S.L.

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