Chroniques

Paradis fiscaux: le Maroc peut mieux faire

Le Maroc est-il ce que l’on appelle un « paradis fiscal » ? En tout cas, l’Union Européenne a placé le Royaume dans sa « liste grise » de ce classement. Elle considère sans doute que le taux d’imposition est encore trop bas pour sortir de cette fameuse liste grise, comparé à ce qui est exigé dans les pays de l’OCDE.
Alors certes, le Maroc semble avoir fait des progrès, mais il doit encore revoir sa copie. Si le binôme Benchaaboun-MHE fait tout pour attirer les investisseurs et leur faciliter la tâche, le PLF 2020 a pris en considération certaines exigences de l’UE qui souffre de la délocalisation croissante. Pour ce qui est de la transparence et de la lutte contre l’évasion fiscale, l’Etat a fait des efforts considérables qui finiront par porter leurs fruits.
La requalification des zones franches, la révision de leur fiscalité et le relèvement des impôts sur les sociétés sont des chantiers sur lesquels ont buché les têtes pensantes du PLF.
Aussi, Mohamed Benchaaboun a certainement été surpris de la décision de l’UE, puisqu’il a signé en 2019 avec le Secrétaire général de l’OCDE, Angel Gurría une convention pour la mise en œuvre des mesures relatives aux conventions fiscales. Objectif: prévenir l’érosion de la base d’imposition et le transfert de bénéfices. L’UE a-t-elle pris en compte tous ces efforts avant de mettre à jour ses données ou le fera-t-elle par la suite ? L’avenir nous le dira. En attendant, la notion de «paradis fiscal» demeure assez vague, même si aux yeux de l’OCDE, elle est assimilée à trois principes : la transparence du régime fiscal, les échanges de renseignements avec les Etats et la rigueur sur les Impôts. En la matière, le Maroc n’est pas tout noir. Il n’est pas blanc non plus.

H.B.


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