Politique

Formation du gouvernement: les manœuvres qui déroutent Benkirane

Abdelilah Benkirane semble bien tenir la barre et résiste tant bien que mal aux turbulences. Depuis sa rencontre avec Aziz Akhannouch, le nouveau leader du RNI, beaucoup de questions commencent à se poser à lui, alors que d’aucuns croyaient que le congrès des indépendants allait démêler l’écheveau politique et gouvernemental et ouvrir la voie à la formation du gouvernement.

En effet, Aziz Akhannouch n’a pas manqué de signifier au chef de gouvernement désigné qu’il était préférable de laisser à l’écart le parti de l’Istiqlal, au vu des antécédents de ce parti avec la précédente expérience gouvernementale. Le ministre de la l’agriculture et de la pêche devait insister sur le fait que la coalition RNI-UC, avec  ses 56 députés doit être considérée comme le premier partenaire dans l’architecture gouvernementale.

Ce qui n’est pas de l’avis de Benkirane, qui a été surpris, puis irrité par les propos de son interlocuteur, et qui considère que le décompte doit prendre en considération uniquement les performances individuelles. Dans ce sens, pour lui, l’Istiqlal est la troisième force politique avec 47 sièges et que Chabat a d’ores et déjà confirmé sa participation au gouvernement. Seuls deux partis ont affiché clairement leurs positions jusqu’à présent, devait-il se résigner à dire . Il s’agit de l’Istiqlal et du PPS. Pour les autres, les manœuvres politiciennes, n’en finissent pas de dérouter Abdelilah Benkirane qui a commencé à afficher une réelle suspicion à l’égard de M’Hand Laenser, qui a reçu carte blanche de la part du MP afin de négocier pour un meilleur positionnement gouvernemental, et à l’égard de Aziz Akhannouch et Mohamed Sajid qui font monter la pression grâce à leur union. S’ajoutera à ce lot, l’USFP, dont le premier secrétaire Driss Lachgar persiste et signe en revendiquant ni plus ni moins le quart des postes gouvernementaux et ne compte convoquer le conseil national de son parti que quand Benkirane lui fera une offre valable. Lachgar considère, en effet, que Benkirane devrait tenir compte du poids politique de l’USFP et non pas du nombre de sièges obtenus. Par conséquent, la participation ou non du parti de la rose demeure tributaire des concessions que lui fera le chef du PJD.  Ce dernier les fera-t-il, lui qui dénonce toutes les tentatives de chantage politique ? D’ores et déjà, plusieurs membres du secrétariat général du parti de la lampe conseillent de ne pas se fier à Driss Lachgar.

Devant cet imbroglio politico-politicien, seul Nabil Benabdallah  du PPS lance un cri de cœur pour former le gouvernement le plus tôt possible, au nom des intérêts supérieurs de l’Etat. Son appel sera-t-il entendu ? Rien n’est moins sur, puisque chaque protagoniste a ses propres calculs et dans cette situation de confusion, la formation du nouveau gouvernement n’est, certainement, pas pour demain.

T.J


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