Maroc

Le point sur l’affaire « Mmi Fatiha » en cinq questions

L’affaire de l’immolation par le feu de Fatiha, la marchande ambulante de Kénitra, continue de faire des remous.

L’exploitation de cette affaire par des partis politiques, au profit de leurs agendas partisans, suscite des réactions et des récits contradictoires quant aux circonstances exactes du drame. Revue de détail sur ce que l’on sait sur cette affaire.

Qu’est-ce qui a été fait par l’Intérieur?

Citant ses propres sources, le quotidien Al Massae indique que Mohamed Hassad, ministre de l’Intérieur, a décidé de traduire en justice devant le procureur du roi près le tribunal de première instance de Kénitra, les éléments des forces auxiliaires et agents d’autorité dépendant du sixième arrondissement administratif, lieu du drame.


Il a pris cette décision après avoir reçu le rapport détaillé de la  commission d’enquête qu’il avait dépêchée. Al Massae précise que le ministère de l’Intérieur avait donné son feu vert aux services spécialisés  pour enquêter et interroger toute personne présente sur la vidéo  immortalisant le suicide par immolation de Mmi Fatiha.

Que fait la justice ?

De son côté, le parquet général du tribunal de première instance de Kénitra compte convoquer, dans les jours à venir, toutes les parties concernées par ce drame, afin qu’elles s’expliquent des accusations dont elles font l’objet.

Une telle procédure a été fortement appréciée par les associations et les acteurs de la société civile qui insistent sur la nécessité du cours normal de l’enquête judiciaire. Ils souhaitent qu’elle aille jusqu’au bout, loin de toutes pressions ou interventions.

Par ailleurs, selon Média24, un moqaddam a déjà été révoqué jeudi dernier. Il relevait du sixième arrondissement où a eu lieu l’immolation à Kénitra. Il a été accusé de « faute lourde ».

Que dire sur le caïd cité dans l’affaire ?

Par ailleurs, et contrairement à ce qui a été avancé, le caïd cité dans cette affaire n’est pas Soufiane Allitou, muté en août 2014 dans la commune d’Aknoul de Taza. Selon Al Massae, il s’agit d’Abdallah Inassness. Le journal affirme que ce dernier souffre d’une dépression suite aux accusations portées contre lui. En effet, il a été accusé d’avoir agressée la défunte et de lui avoir saisi sa marchandise. Ces accusations ont été démenties par des sources proches de responsables dans la région. Elles affirment détenir la preuve que le caïd n’était même pas présent au moment du drame et que ce jour là, il ne s’était pas rendu au souk pour chasser les marchands ambulants.

Pourquoi la rumeur a encore évoqué un caïd ?

Un parti politique aurait voulu impliquer le caïd pour se venger d’une ancienne affaire. Ce dernier aurait refusé de « manipuler » les listes électorales lors des dernières élections. La presse arabophone s’insurge contre l’instrumentalisation politique de cette affaire par un certain nombre d’élus. Le quotidien Al Massae ne révèle pas le nom de ce parti.

Quelle action citoyenne ?

Enfin, on apprend qu’un sit-in de protestation sera organisé, ce vendredi, devant l’ambassade marocaine à Washington, par des Marocains établis aux USA, en réponse à la campagne lancée sur les réseaux sociaux: «Nous sommes Mmi Fatiha».

N.B.

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