Maroc

La flambée des prix expliquée par l’Exécutif

Aziz Akhannouch a passé son grand oral cette semaine, revenant sur plusieurs questions de l’heure devant la Chambre des représentants, dans un contexte particulier marqué par l’effondrement de la confiance des ménages. A-t-il convaincu les Marocains ? Eléments de réponse.

Le Chef du gouvernement a passé son grand oral lundi devant les députés. Lors de son discours et dans le cadre de ses échanges avec les parlementaires, Akhannouch est revenu sur plusieurs questions de l’heure, notamment sur les charges de la Caisse de compensation qui devraient dépasser de 15 milliards de dirhams (MMDH) le montant arrêté dans les prévisions de la loi de Finances 2022 (17 MMDH).

Pour rappel, ces charges se sont élevées à 21,1 MMDH en 2021, contre des prévisions de l’ordre de 12,5 MMDH la même année, a relevé Akhannouch. L’Exécutif, a-t-il dit, s’est engagé à coordonner avec l’ensemble des professionnels afin de stabiliser les prix et maintenir leur niveau approprié et habituel, soulignant que les produits de grande consommation feront l’objet d’un contrôle et d’un suivi continu. Le gouvernement prendra, par ailleurs, les mesures nécessaires en cas d’abus, a-t-il averti, avant de souligner que les autorités ont répondu favorablement aux revendications des professionnels du transport, mettant en avant le soutien financier qui leur a été attribué pour maintenir la stabilité des prix dans le secteur, face à la hausse sans précédent des cours des carburants au niveau mondial. Il a rappelé, également, que quelque 180.000 véhicules appartenant à différentes catégories professionnelles bénéficieront de ce soutien, ajoutant que d’autres mesures seront prises pour atténuer les effets de la hausse des prix des matières premières sur les entreprises nationales, particulièrement les petites et moyennes entreprises (PME) opérant dans le cadre des marchés publics.

Les Inspirations ÉCO a approché l’économiste Khalid Ben Ali pour commenter la sortie du chef de l’Exécutif. Notre interlocuteur reconnait qu’il «est difficile pour le moment de savoir si Akhannouch a convaincu les Marocains ou pas». Une seule certitude, la sortie du Chef du gouvernement a eu lieu dans un contexte particulier marqué par un effondrement de la confiance des ménages.


Selon une récente note de conjoncture du Haut-commissariat au plan (HCP), un désespoir profond s’est installé chez ces derniers dont le moral s’est fortement dégradé. L’indice de confiance des ménages (ICM) s’est ainsi établi à 53,7 points, contre 61,2 points enregistré le trimestre précédent et 68,3 points une année auparavant. C’est le niveau le plus bas depuis le début de l’enquête en 2008. Le recul du niveau de confiance des ménages, au cours de ce trimestre, procède de la détérioration de tous les indicateurs qui le composent, et ce, autant par rapport au trimestre précédent que par rapport au même trimestre de l’année passée, explique le HCP. Une certitude, souligne Ben Ali, «les ménages, confrontés à une réalité des prix sur le marché, attendent des mesures concrètes» pour surmonter cette conjoncture difficile qui perdure.

À ce propos, le Chef du gouvernement a souligné que l’Exécutif œuvre, depuis le déclenchement de la crise sanitaire et du conflit russo-ukrainienne, à prendre les mesures nécessaires pour préserver le pouvoir d’achat des citoyens et garantir l’approvisionnement des marchés en produits alimentaires de base. Et ce, en dépit de la conjoncture extérieure et des changements climatiques qui ont remis en question les prévisions de la loi de Finances 2022, basées sur un taux de croissance de 3,2%. Et de noter qu’à la lumière du contexte mondial actuel, marqué par l’incertitude et des tensions inflationnistes, le gouvernement accorde une importance majeure au suivi de l’évolution des prix. Il a adopté, dans ce sens, une série de mesures pour en assurer la stabilité afin de préserver le pouvoir d’achat des citoyens.

L’Exécutif justifie la cherté des denrées de première nécessité au niveau domestique par la hausse des prix de certains produits qui ont atteint des niveaux records depuis le début de 2022. C’est le cas de ceux du pétrole qui s’est établi à 133 dollars le baril, et une moyenne sur le trimestre de 99,4 dollars, et de ceux du gaz qui ont atteint 1.090 dollars la tonne, avec une moyenne de 890 dollars au cours des trois premiers mois de l’année. Il serait par ailleurs difficile de se projeter dans l’avenir, en l’absence de visibilité concernant la guerre entre la Russie et l’Ukraine, facteur aggravant de la conjoncture internationale. Il se pourrait même que des dépenses supplémentaires soient engagées si la situation venait à dégénérer, soutient l’expert international pour qui le gouvernement pourrait être amené à revenir sur certaines de ses promesses.

Khadim Mbaye / (avec Les Inspirations ÉCO)

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