Maroc

Une députée insulte les Rifains et s’expose à des poursuites judiciaires

Un représentant de la nation est censé être un exemple de sagesse et de pondération. Ce n’est pas le cas de Khadija Ziani qui a mis le feu aux poudres.

Quelle mouche a donc piqué Khadija Ziani, cette parlementaire de l’Union constitutionnelle, qui a osé insulter les Rifains alors qu’ils exprimaient leur deuil ?

Khadija Ziani, originaire elle-même de Fnideq, n’a rien trouvé de mieux pour commenter les rassemblements pacifiques de protestation contre le décès de Mohcine Fikri que de poster sur son Facebook la phrase suivante : « Hassan II avait raison de les traiter de awbach (voyous) ».

Cette phrase au contenu insultant, eu égard au contexte dans lequel elle avait été prononcée par le défunt roi, les émeutes de 1983, ne se justifie pas aujourd’hui, alors que Mohammed VI a scellé la réconciliation de l’Etat avec cette région, notamment par sa visite historique de la ville d’Ajdir. Tout un symbole qui, depuis, a enterré les rancoeurs mutuelles.

Mais Khadija Ziani n’est semble-t-il pas de cet avis, puisqu’elle a remué le couteau dans la plaie, dans un contexte qui n’inspirait guère ce genre de réflexion.

Aussitôt posté, ce message a provoqué un tollé général aux quatre coins du pays. Dans le Rif mais aussi le Souss, l’Oriental, le nord, le sud, les Marocains ont été unanimes à condamner cette sortie médiatique hasardeuse et indigne d’une représentante de la nation.

Khadija Ziani a eu beau effacer le message et exprimer son intention de s’excuser, rien n’y a fait. L’émoi est tellement profond que la douleur de perdre Mohcine dans ces circonstances et en plus de se faire insulter pour la seule raison d’avoir exigé que la justice soit faite, les Rifains en général et les Marocains dans leur ensemble ne pouvaient accepter que tout cela soit escamoté si promptement. Mohamed Sajid, le secrétaire général de l’Union constitutionnelle, est sollicité pour prendre des mesures disciplinaires envers sa députée.

Certains ont revendiqué, ni plus ni moins, son exclusion du parti. Sajid a cependant publié un communiqué qui précise que les propos de la députée sont exclusivement personnels et ne reflètent aucunement les positions de l’UC. Mais la pression a été si forte, que la commission de discipline du parti a décidé de geler l’appartenance de la députée dans toutes les structures partisanes, en attendant ce que va décider le bureau politique à son égard.

La société civile se mobilise et d’ores et déjà, l’avocat Mohamed Ould Haj, du barreau de Nador, s’apprête à déposer plainte contre la députée au tribunal de première instance de Rabat où siège le parlement et auprès du tribunal de Tétouan dont la compétence territoriale couvre la résidence de Khadija Ziadi.

Cet avocat qui veut la poursuivre pour insultes, diffamation et incitation à la haine, espère que le jugement qui sera rendu par la cour contribue à la déchoir de son statut de parlementaire.

T. J.


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