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Hommage à Abdelbassit Bendahman, un dessinateur hors-pair

Natif de Tanger, le peintre Abdelbassit Bendahman, ayant consacré toute sa vie à l’enseignement des arts plastiques, vient de disparaître. Hommage à un homme dont tous ceux qui l’ont côtoyé soulignent la grande élégance.

Par Olivier Rachet

Abdelbassit Bendahman fait partie de ces artistes ayant consacré l’intégralité de leur vie à leur passion. Né en 1952 à Tanger, il poursuit des études à l’École des arts appliqués de Casablanca. Il gardera de cette formation un intérêt jamais démenti pour la décoration d’intérieur qui le conduisit à participer à la rénovation du mythique Hôtel Villa de France de Tanger, où séjourna notamment Matisse. Bendahman rendit d’ailleurs hommage à ce dernier, en concevant des panneaux muraux rappelant les motifs qui lui étaient chers. Par la suite, il intégra le CPR [Centre Pédagogique Régional] de Rabat, section arts plastiques, discipline qu’il enseigna tout au long de sa carrière qui débuta en 1973.

Un dessinateur hors-pair


« C’était un homme toujours positif et extrêmement chaleureux », se souvient Jean Lanclon, un ancien collègue à lui ayant enseigné au lycée Ibn Khatib de Tanger. Chez lui, le dessin primait toujours sur l’ensemble de ses compositions. Lavis à l’encre de Chine, dessins esquissés au stylo bille, l’homme était toujours muni d’un crayon, d’un pinceau ou d’un simple stylo. Après s’être focalisé sur des motifs plutôt orientalisants – au début de sa carrière, les cavaliers avaient souvent sa prédilection – il a puisé la majeure partie de son inspiration dans le motif féminin. « Ses œuvres, ajoute Jean Lanclon, ont toujours évoqué un monde fantastique et mystérieux, digne des Mille et Une Nuits, très évocateur d’un Orient mythique. »

Le directeur de la Medina Art Gallery, Omar Sahli, qui l’a beaucoup fréquenté le présente avant tout comme « un éternel chercheur ». Il ne se cantonnait pas à un motif, un sujet ou une simple technique : il aimait souvent « mélanger, par exemple, la peinture à d’autres matériaux. » Omar Sahli se souvient qu’aux alentours des années 2010, Abdelbassit Bendahman ouvrit, à Tanger, la Galerie Linéart, dans laquelle il exposa de nombreux peintres figuratifs, souvent issus de l’Institut National des Beaux-Arts de Tétouan ou aussi Mohamed Melehi, l’un des chefs de file de l’École de Casablanca. Mais la passion de peindre était plus grande que son désir de gérer un espace d’art. La Galerie Linéart n’ouvrit ses portes que durant quelques années ; le peintre préférant revenir hanter la solitude de son atelier.  La musique classique y était omniprésente, selon ses amis. Jean Lanclon se souvient d’un mélomane averti qui était capable de comparer différentes interprétations d’un même morceau. L’émotion est grande chez tous ceux qui – élèves, amis, collègues – auront croisé son chemin.

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