Employabilité. Hugues Levecq : ‘‘Notre approche est fondée sur la durabilité’

Hugues Levecq
Directeur général et deputy dean de l’ESSEC Afrique
À l’heure où des milliers de bacheliers s’interrogent sur leur avenir, l’ESSEC Business School Campus Afrique intensifie ses efforts pour accompagner les jeunes talents du continent. Hugues Levecq, directeur général et deputy dean de l’ESSEC Afrique, revient sur les leviers d’attractivité de l’école, les mutations du marché de l’emploi, l’importance croissante de l’entrepreneuriat, ainsi que les défis qui attendent l’enseignement supérieur privé. Un éclairage stratégique avec l’éclosion d’une nouvelle génération d’étudiants.
Nous sommes à l’aune des inscriptions post-bac. Comment vous préparez-vous pour cette période ?
La période post-bac est un moment décisif, à la fois pour les familles et les établissements. À l’ESSEC Business School – Campus Afrique, nous l’abordons avec une mobilisation renforcée. Dès les premiers mois de l’année, nous multiplions les initiatives pour accompagner les lycéens et leurs parents : journées portes ouvertes sur notre campus à Rabat, webinaires interactifs, ateliers d’orientation, échanges personnalisés avec notre équipe des admissions…
L’objectif est double : permettre aux futurs étudiants de mieux se projeter dans leur parcours et rassurer les familles en leur donnant une information claire sur nos cursus, notre pédagogie et les débouchés. Cet accompagnement s’inscrit dans notre mission, à savoir former des talents engagés, bien préparés et pleinement informés.
Quels sont les atouts mis en avant pour attirer davantage d’étudiants potentiels ?
Nos principaux atouts sont liés à notre positionnement international, à la qualité de notre pédagogie et à notre ancrage africain. L’ESSEC est une école de rang mondial, avec des campus en France, à Singapour et au Maroc. Nos programmes sont enseignés en anglais, avec des mobilités internationales intégrées. Enfin, nous offrons un accompagnement de proximité, des classes à taille humaine, des projets concrets, un corps professoral engagé et un environnement propice à l’épanouissement personnel comme professionnel.
Comment votre établissement anticipe-t-il les grandes transformations du marché de l’emploi dans votre offre de formation ?
Nos formations sont conçues pour préparer les étudiants à un monde du travail en profonde mutation. Nous intégrons dans nos cursus des compétences techniques d’avenir (data, IA, supply chain, finance quantitative…), des soft skills (agilité, leadership, communication interculturelle…), et une exposition terrain à travers des stages, des études de cas et des projets réels. Notre approche est résolument tournée vers l’employabilité durable et l’adaptabilité professionnelle.
Quid de l’orientation, sachant que de nouveaux métiers émergent ?
L’orientation ne peut plus reposer sur des filières rigides ou sur les métiers d’hier. À l’ESSEC Business School – Campus Afrique, nous développons une approche progressive et accompagnée de l’orientation. Les deux premières années permettent de construire un socle solide, puis les étudiants explorent différentes spécialisations, encadrés par des mentors académiques et des professionnels en activité. Cela leur permet de mieux prendre conscience de leurs forces et de s’orienter vers les métiers émergents et porteurs, en lien avec leurs aspirations et l’évolution du marché.
Quelles sont les filières les plus en vogue ou les plus prisées ?
Nous observons une forte demande sur deux axes : les sciences de gestion appliquées (finance, supply chain, international business) et les filières technologiques de gestion (ingénierie financière, data science, digital business). Nos programmes Global BBA (Global Bachelor in Business Administration), IPBA (International Program in Business Administration) ainsi que nos Masters répondent à cette double tendance en proposant des parcours exigeants, professionnalisants et résolument tournés vers l’avenir.
Comment intégrez-vous la dimension entrepreneuriale dans la vie universitaire ?
L’esprit entrepreneurial est pleinement intégré à notre approche pédagogique. Il se traduit par des enseignements centrés sur la création de valeur, l’innovation et la gestion de projet, mais aussi par des mises en situation concrètes avec des coopératives, des startups ou des entreprises locales.
Nous proposons également des programmes immersifs, comme la Summer School Innovation & Entrepreneurship in Africa, ainsi que des concours et initiatives étudiantes valorisant l’audace, la créativité et l’impact. Notre ambition, c’est de permettre à chaque étudiant de développer une posture entrepreneuriale et de devenir un acteur engagé dans son environnement.
Quels partenariats internationaux avez-vous développés ces dernières années ?
Nous avons développé plusieurs partenariats structurants, avec CY Cergy Paris Université, regroupant des étudiants de nos deux écoles, avec des institutions africaines de premier plan telles que GIMPA au Ghana ou Makerere en Ouganda, ceci dans une logique de co-construction académique, et plus récemment, avec Baruch College (CUNY), à New York. Ces partenariats enrichissent notre offre, élargissent les opportunités pour nos étudiants et consolident notre présence sur le continent.
Quels défis majeurs anticipez-vous pour l’enseignement supérieur privé dans les cinq prochaines années ?
Trois défis nous paraissent majeurs. Il s’agit d’abord de l’accessibilité : comment proposer une offre de qualité, sélective et inclusive à la fois. Ensuite, l’adaptation aux mutations technologiques et sociales, en intégrant l’IA, les transitions écologiques, l’interdisciplinarité… Il y a enfin la différenciation.
En effet, dans un environnement de plus en plus concurrentiel, les établissements devront affirmer leur mission, leur modèle et leur impact, au-delà du simple diplôme. À l’ESSEC Business School – Campus Afrique, nous
abordons ces défis avec ambition, exigence, et un fort engagement envers le continent.
Maryem Ouazzani / Les Inspirations ÉCO