Maroc

Rajae Chafil : “Le Centre 4C Maroc a appuyé la mise en place de deux fonds climats en Afrique”

Rajae Chafil
Directrice du Centre marocain des compétences sur le changement climatique – 4C Maroc

Le Maroc essaie d’apporter sa contribution dans la lutte contre l’impact du changement climatique. Plusieurs structures du Royaume mènent des actions sur le continent. C’est le cas du Centre marocain des compétences sur le changement climatique (4C Maroc), dont la directrice générale, Rajae Chafil, revient sur les principales activités continentales.

Comment le Centre 4C Maroc met son expertise au service du continent ?
Lors du Sommet africain de l’Action organisé à l’initiative de Sa Majesté le Roi Mohammed VI à l’occasion de la COP22 en 2016, à Marrakech, trois commissions climat ont été mises sur pied. Il s’agit de la Commission climat du Bassin du Congo, constituée de 17 pays ; la Commission climat du Sahel, également formée de 17 pays, ainsi que la Commission climat des Etats insulaires de l’Afrique, qui comprend une dizaine de pays. A cette occasion, le Roi Mohammed VI avait fait savoir que le Centre 4C Maroc était à la disposition de ces trois commissions climat, pour les aider dans la concrétisation de leurs stratégies et de politiques climatiques. C’est ainsi que depuis la COP22 à Marrakech, nous travaillons avec ces trois commissions.

Quelles sont les actions concrètes que mènent le Centre 4C Maroc ?
Le Centre 4C Maroc a appuyé la mise en place de deux fonds climats spécialisés en Afrique. Il s’agit du Fonds Bleu du bassin du Congo que nous avons aidé financièrement et techniquement. C’est le cas aussi pour le Fonds Climat du Sahel. En outre, nous organisons plusieurs sessions de formation au profit des pays membres de ces commissions. L’une des activités dont nous sommes très fiers, c’est l’African Climat Academy. Nous avons lancé, depuis 4 ans, une académie virtuelle du climat, pour former les jeunes du continent issus de 35 pays au changement climatique. Nous mettons le focus sur des jeunes de moins de 35 ans, avec un background de BAC+5 dans toutes les disciplines. Les filles représentent 55% du total des jeunes que nous formons, avec l’objectif de les sensibiliser sur les effets et les enjeux du changement climatiques.


Quel est l’impact réel de ces actions du Centre 4C Maroc sur le terrain ?
Le Fonds du Bassin du Congo est déjà installé au sein d’une banque sous-régionale. Celui pour le Sahel est en train de choisir sa banque. Les pays membres sont d’accord pour financer ces différents fonds climat. Mais, je crois que l’action phare que je peux mettre en avant, c’est que nous avons réussi à faire bénéficier de nos interventions plus de 1.500 jeunes africaines et africains. Ils ont reçu des certificats de formation sur les questions relatives au changement climatique. Nous sommes très heureux de constater que certains de ces jeunes ont pu trouver un emploi grâce à notre certification. D’autres ont pu avoir des bourses intéressantes pour continuer à se former dans des sujets relatifs au changement climatique.

Donc cela veut dire qu’il y a un intérêt par rapport à ces actions de formation de la part des jeunes du continent…
Nous recevons, chaque année, plus de 7.000 demandes de jeunes du continent, souhaitant s’inscrire dans notre plateforme virtuelle de formation. Malheureusement cette plateforme ne peut supporter que 300 inscrits par année.

Par ailleurs, nous avons eu l’honneur de recevoir des lauréats africains de la promotion de 2024 à l’Université Mohammed VI Polytechnique de Benguerir. Ils ont pu bénéficier de formation et visiter des projets que le Royaume est en train de développer dans sa stratégie de lutte contre le changement climatique.

Lors de la 16e édition du SIAM à Meknès, il était question pour vous de parler d’agriculture conservatrice. Qu’est-ce que cela veut dire concrètement ?
Nous avons organisé, lors du SIAM, un important atelier avec l’appui de l’Institut national de la recherche agronomique (INRA) et le Centre international de recherche agricole dans les zones arides (ICARDA). L’idée était de diffuser l’information et de sensibiliser à l’égard de l’agriculture conservatrice.

L’agriculture conservatrice consiste à semer la graine sans travailler la terre. Il s’agit de laisser les débris organiques sur le sol pour l’enrichir et d’éviter de retourner la terre à chaque fois que l’on veut semer. Cela permet de garder l’humidité du sol. Avec les sécheresses récurrentes que vit notre pays depuis plusieurs années, nous avons besoin, au Maroc et dans les autres pays du continent, de techniques culturales capables de s’adapter au changement climatique. Il y va de notre sécurité alimentaire.

Abdellah Benahmed / Les Inspirations ÉCO

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