Pourquoi Mohammed VI a-t-il reporté sa visite au Mali ?
Durant la tournée africaine actuelle, le Roi Mohammed VI devait effectuer une visite à Bamako à partir du 22 février 2017. Mais une annulation de dernière minute a surpris et a surtout confirmé que la relation entre les deux pays est loin d’être au beau fixe, indique Jeune Afrique.
Le Roi a depuis longtemps apporté un certain nombre d’aides au Mali, pays d’ailleurs où il jouit d’une grande popularité. Projets économiques, infrastructures sanitaires, formation des imams…nombreux sont les domaines où le Maroc a apporté son appui logistique, financier et humain.
La moindre des choses que puisse attendre le Maroc de Bamako est son retrait de la reconnaissance de la pseudo-RASD. Mais les efforts déployés par le Maroc pour s’allier avec le Mali au sein de l’Union Africaine s’avèrent vains pour l’instant.
« Malgré ces efforts, Bamako n’a pas inclus Rabat dans l’accord de paix chapeauté par l’Algérie, dans lequel d’autres pays même lointains ont été invités (la France, les États-Unis, la Russie), sachant que nous avons encouragé la mise en place du processus [réception des leaders touaregs à Rabat en 2014 », a précisé un diplomate marocain à nos confrères de Jeune Afrique. La cause principale de ce blocage, selon la même source, est le déploiement en force du lobbyisme algérien auprès du Président Ibrahim Boubakar Keita.
Cet activisme algérien est confirmé à la lecture du site d’information TSA-Algérie qui a publié ce lundi 27 février un article dans lequel il affirme:
« Selon une source diplomatique algérienne, les voisins font pression sur IBK [Ibrahim Boubakar Keita, le Président malien] pour amener le Mali a sortir de sa réserve et de soutenir (de manière moins ambiguë) leurs positions au sein de l’UA. Le tout pour obtenir les 36 voix de la majorité qualifiée, nécessaires pour éjecter la RASD », poursuit la même source dans une déclaration à TSA.
Comprendre: les pays d’Afrique de l’Ouest, inféodés au Maroc, font pression sur le Mali pour qu’il vote en faveur de l’expulsion de la « Rasd ».
La réaction de Bamako est, quant à elle légèrement mitigée. Selon une source de Jeune Afrique, ce report est source « de beaucoup de spéculations dans la presse. Nous n’avons pas de problèmes particuliers avec le Maroc. Quelques jours avant que cette visite n’ait lieu, on nous a informé de son report, ces changements de dernière minute arrivent souvent dans les agendas des chefs d’État ».
C’est donc Mounir Majidi qui a remplacé le Roi à l’inauguration de la « clinique périnatale Mohammed VI » à Bamako, accompagné du premier ministre malien Modibo Keïta, et ce pour ne pas bloquer un établissement médicalidé qui soulagerait la population.
A rappeler que le Roi Mohammed VI a assisté personnellement à la cérémonie d’investiture du président Keita, lors de son élection à la tête de son pays.
F.E.
