Maroc

Graves accusations à l’encontre du CHU de Marrakech

Un père de famille a adressé une plainte au  procureur général près la Cour d’appel de Marrakech à l’encontre du CHU. L’hôpital y est accusé de négligence médicale ayant entraîné le décès de son fils de trois ans et demi. De son côté, l’hôpital nie en bloc les accusations.

Voici la version du père. Les faits remontent au mercredi 25 octobre 2017. Un médecin au service de neurologie ayant ausculté l’enfant, avait demandé à la maman de l’accompagner pour que le petit malade passe un scanner. Le rendez-vous aurait été fixé pour le 2 novembre. Le samedi 28 octobre, l’état de santé de l’enfant s’étant subitement aggravé, les parents l’avaient emmené aux urgences du CHU. Après une longue  et pénible attente, le malade a été ausculté par une praticienne qui a ensuite contacté un neurologue.  Celui-ci a demandé que l’enfant passe au scanner et aux rayons x.

Après avoir vu les résultats de ces examens, le médecin a demandé à la maman d’emmener son fils voir le Professeur de neurologie, lundi 30 octobre. Ce qui a été fait et révélé que l’état de santé de l’enfant nécessitait son hospitalisation, sauf… qu’il n’ y avait pas de lit vacant, d’après le père. Il a été alors demandé à la maman de confier le dossier médical à la secrétaire du Professeur qui la contactera dans deux jours. Mais en vain, précise la plainte du père!

Toujours d’après la version du père, le mercredi 1er novembre, retour à l’hôpital pour apprendre que le Professeur était absent et que tous les lits étaient occupés!  Cette situation a duré jusqu’au 3 novembre où, finalement, un lit s’était libéré. Mais l’état de santé de l’enfant, enfin hospitalisé, se détériorait  d’heure en heure, du fait de la négligence et du laisser-aller, selon le père. Le 5 novembre, constatant cette détérioration, les médecins ont conduit le patient au bloc opératoire où il a été opéré. Hélas, l’intervention chirurgicale n’a pas réussi et l’enfant a été transféré en salle de réanimation où il est mort le jour même.


Le père espère que le procureur général diligente une enquête pour que les tenants et aboutissants de cette douloureuse affaire soient révélés. Les mesures nécessaires, devraient alors être prises par qui de droit afin que la responsabilité de chacun soit établie  et la reddition des comptes appliquée.

Contacté par nos soins, Pr Hicham Nejmi, directeur du CHU n’a pas souhaité se prononcer sur cette affaire, indiquant que c’est la justice qui tranchera. Une autre source haut placée au sein de l’hôpital affirme que l’établissement n’est en aucun cas responsable du décès du jeune garçon. « La situation est bien plus complexe que la version avancée par le père, il faut attendre le résultat de l’enquête avant de se prononcer », ajoute cette même source.

Larbi Alaoui et Zakaria Ben Abilo (DNES à Marrakech)

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