Maroc

Dans l’intimité de réfugiés syriens à Casablanca

Texte et photos Sham’s ©LeSiteinfo

Dans «La force de guérir», ouvrage publié en septembre 1999, Edouard Zarifian écrivait: « A chaque rencontre, une nouvelle histoire s’écrit. C’est là que réside le plus étonnant mystère de l‘aventure humaine… » Aujourd’hui, c’est l‘histoire de Mohamad Al Matroud, réfugié syrien âgé de 69 ans et père de 7 enfants, que je vais partager avec vous.

Le mardi 21 juin, alors que j’arpentais les rues de Casablanca, dans le quartier de Farah Salam, à la recherche d’images captivantes pour le concept du Street Photography, j’ai rencontré ce réfugié accompagné de son fils cadet, Mounir.

refugieD’habitude dans la rue, c’est plutôt moi qui aborde les gens pour éventuellement leur demander la permission de les prendre en photo.

Ce jour là, c’est M. Al Matroud qui est venu vers moi, s’est présenté très aimablement et m’a demandé si mes photos étaient «d’ordre professionnel ou juste une pure passion». Avant de répondre à sa question, j’ai pris environ 30 secondes pour l’observer. J’ai remarqué ses énormes cernes reflétant l’épuisement d’un homme et ses rides marquées qui faisaient qu’on pouvait lui donner plus que son âge réel. Quand je lui ai répondu que c’était professionnel, il m’a dit : « Alors je pense que vous pouvez m’aider ». Il m’a alors invité chez lui pour plus de confort et surtout pour être à l’abri des rayons de soleil.

Je n’avais aucune idée de la façon dont je pourrais l’aider, mais ma curiosité m’a poussé à le suivre. Son petit appartement comprend deux chambres, un salon, une cuisine et des toilettes. Nous nous sommes installés dans le salon où il y avait juste une natte et cinq oreillers. M. Al Matroud a posé un sac devant moi, l’a ouvert et en a sorti 5 passeports syriens en me disant: « Je vous présente ma famille ». Parmi ces passeports, le sien, celui de sa femme, de son fils aîné et de son épouse, de son fils cadet présent à ses côtés, Mounir.

Je lui ai demandé: « Comment pourrais-je vous aider ? » Il m’a regardé dans les yeux: « En partageant mon histoire… » Comprenant immédiatement ses attentes, j’ai saisi mon enregistreur et mon appareil photo et j’ai commencé à lui poser des questions.

– Combien d’enfants avez-vous ?

– J’ai 7 enfants, Macha Allah !, 5 filles et 2 garçons. Les deux plus grandes sont en France, une à Rabat et les peredeux autres en Algérie. Les garçons vivent à Casablanca.

– Combien de personnes vivent avec vous dans cet appartement ?

– Six personnes : ma femme et moi, mon fils aîné, sa femme et leur fille, mon fils cadet.

– Quel était votre profession ?

– J’étais dentiste, j’avais mon propre cabinet et ma fille aînée était mon assistante.

– Quand est-ce que vous êtes arrivés au Maroc ?

– Nous sommes arrivés en 2015, après avoir passé plus d’une année et demie en Algérie.

– Pourquoi avoir choisi de rejoindre le Maroc ?

– J’ai décidé de faire venir ma famille au Maroc suite à mon opération des yeux qui m’a coûté 130.200 dinars, sachant que les Marocains ont le sens de l’hospitalité et que c’est le seul pays d’Afrique du nord sans tragiques tensions politiques, pour ne pas dire sans guerre.

– Comment faites-vous pour payer votre loyer ?

– Mon bayeur, Sid’Mouhamad, vit à Khouribga. Mon loyer s’élève à 1800 dhs par mois. Dieu merci, jusqu’ici je n’ai jamais eu de retard de paiement. Chaque début de mois, grâce à mes enfants, ma femme et ma belle-fille, et en faisant l’aumône chaque jour dans les rues de Casablanca.

– Avez-vous un message à lancer aux autorités ?

– Je tiens plutôt à profiter de votre entretien pour remercier les donateurs. En ce mois de ramadan, je prie pour que les gens soient davantage sensibles au sort des personnes démunies et aux réfugiés, qu’ils nous aident de différentes façons, morale, matérielle… Toutes sortes de dons seront les bienvenus.

– Quel serait votre mot de la fin ?

– J’aimerais réciter des Doua (Prières).

papier

papier

Pour l’aider: contactez le 0659594323


whatsapp Recevez les dernières actualités sur votre WhatsApp
Vacances scolaires au Maroc: ces horaires sont à éviter sur les autoroutes











Rejoignez LeSiteinfo.com et recevez nos newsletters



Bouton retour en haut de la page