Après le lancement de la campagne de boycott de certains produits de consommation, force est de constater que les responsables censurent désormais toute intervention qui concerne la hausse des prix.
Mustapha Mouhari, l’imam de la mosquée Ibrahim Al Khalil de Salé en a fait les frais, écopant d’une mise à pied de la part du ministère des Habous et des Affaires islamiques pour avoir consacré son prêche du vendredi 27 avril à «l’éthique commerciale dans l’islam».
L’imam a été «dénoncé» par le moqaddem du quartier qui a avisé le Caïd au sujet du prêche, l’accusant d’incitation au boycott des produits de consommation à cause de la cherté des prix.
Le prêcheur a d’abord reçu une lettre de la délégation des Affaires islamiques de Salé où il a été accusé d’avoir évoqué la hausse des prix «d’une façon provocante et déplacée». Le ministère a également souligné que le l’imam a dépassé ses prérogatives en politisant son prêche avant de qualifier l’affaire de «fait grave».
De son côté, le prêcheur s’est défendu et a assuré que son sermon était loin de toute considération politique, soulignant qu’il est habitué, chaque année, à faire ce genre de prêche à l’approche du Ramadan pour sensibiliser les commerçants et les consommateurs.
Les explications du prêcheur n’étaient finalement pas assez convaincantes pour le ministère qui a décidé de le sanctionner pour «avoir traité un sujet prêtant à confusion et incitant au boycott». Le département d’Ahmed Taoufik a également jugé que l’imam n’a pas observé le droit de réserve et qu’il a abordé un sujet que la loi octroie à d’autres départements.
En réaction à cette mise à pied, Mustapha Mouhari a exprimé sa surprise à Akhbar Al Yaoum suite à la décision du ministère, assurant qu’il n’a jamais pensé à aborder le sujet du boycott dans ses prêches. «Je n’ai même pas suivi cette campagne parce que j’étais occupée avec mon épouse, malade», a-t-il confié. L’imam a ajouté que son sermon, dont une copie a été envoyée au ministère, contenait plusieurs versets coraniques et hadiths concernant l’éthique commerciale.
Noura Mounib
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