OPINION DU WEB

Il était une fois l’école publique…

par Mustapha Belghiti

Il serait fastidieux de remonter le cours de l’histoire et d’étudier le cheminement qu’a suivi l’école publique dans sa dégringolade… Quelques événements clés devraient suffire pour mieux comprendre.

Une petite précision toutefois : l’arabisation brandie par certains démagogues fut elle-même victime des politiques suivies, puisque devant le constat de l’échec, d’aucuns dans leur fuite en avant commencent à parler de « darijation  » !

L’arabisation a commencé à l’indépendance par un système de bilinguisme équitable qui, s’il avait été poursuivi, aurait fait de notre école l’une des meilleures.


Mais ceux qui ont planifié la destruction de l’école publique ont été épouvantés par l’arrivée de jeunes issus des couches populaires et des campagnes, bien formés et qui ont concurrencé les fils de la haute bourgeoisie habitués jusqu’ici à être les seuls détenteurs du savoir. Ainsi, on a commencé à diminuer la part du français dans le primaire tout en gardant toutes les matières en français au collège et au lycée. Dès lors, quand ils arrivaient au collège, les élèves se trouvaient diminués d’autant plus que la plupart des enseignants étaient encore des étrangers. Concomitamment et outre l’appel incongru fait aux enseignants des pays de l’Est qui baragouinaient plus qu’ils ne parlaient français, on a procédé à la formation à la va-vite.

On poussa l’outrecuidance jusqu’à recruter des élèves ayant raté leur baccalauréat en qualité de chargés de cours pour pallier les insuffisances. Ainsi et à titre d’exemple, il est arrivé qu’un élève qui double sa terminale retrouve son camarade de l’année dernière venu lui enseigner les maths ou les sciences !

Le dernier clou du cercueil fut enfoncé par le sieur Laraki avec l’arabisation de toutes les matières scientifiques sans rien prévoir dans le supérieur. Résultat : les jeunes bacheliers qui arrivent dans les facultés et autres instituts supérieurs, où tout est enseigné en français, ne parviennent pas le plus souvent à suivre ce que dictent les professeurs !

A tout cela, il y a lieu d’ajouter le clientélisme qui a toujours sévi, le corporatisme des syndicats qui font fi de l’intérêt général pour ne penser qu’à l’intérêt de leur nomenklatura, l’absence presque totale de formation et de formation continue.

Cette situation a fini par engendrer une lassitude et un manque d’intérêt de la part de tous : de la famille comme de l’élève qui ne voient plus en l’école un ascenseur social, de l’enseignant qui n’est plus préoccupé que par ses fins de mois et sur comment les arrondir en donnant des cours supplémentaires à gauche et à droite. Un seul bénéficiaire dans ce magma : l’école privée qui tire sa force, non pas de sa qualité, mais de la déliquescence de l’école publique ! Alors, est-il possible de redresser l’école publique ?

Oui, à condition de s’éloigner des forums et autres colloques qui ne servent qu’à engraisser les participants. La seule condition, c’est la volonté. Une volonté inébranlable et prête à faire face à tout obstacle se dressant devant cette belle et noble mission de vouloir redonner espoir à la nation. Par la stricte application des lois et des textes. Un exemple : plusieurs fonctionnaires (enseignants et autres) n’exercent plus les tâches pour lesquelles ils sont recrutés au prétexte qu’ils sont malades.

Il faut faire activer les commissions médicales qui peuvent prononcer leur incapacité à exercer et les mettre à la retraite d’office. Faire activer les conseils de discipline pour les cas d’absences ou même d’incompétence et être prêts à tenir tête aux syndicats en s’appuyant sur le respect des textes.

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