Maroc

Institut CDG: webinaire sur la relance économique

La publication du rapport sur le Nouveau Modèle de Développement (NMD) a permis de
stimuler le débat public autour de questions impliquant l’éducation, l’emploi, la santé, la
productivité des facteurs, la transformation de l’économie, l’environnement, l’inclusion, la
protection sociale et bien d’autres sujets.

Ces questions sont essentielles dans la perspective de libérer le potentiel de développement de notre pays et de renforcer la résilience de l’économie marocaine à long terme.

Afin de mieux comprendre ces enjeux et analyser les tendances profondes qui les
caractérisent, l’Institut CDG a tenu un webinaire sous le thème « Comment la relance
économique s’annonce-t-elle ? ».

Organisée le vendredi 17 décembre 2021, cette rencontre digitale a permis à d’éminents experts d’échanger et de débattre autour des aspects de la redynamisation de l’économie, au vu des facteurs conjoncturels qui
conditionnent son évolution. La rencontre a ainsi connu la participation de :


Jesko Hentschel, Directeur des Opérations pour le Maghreb et Malte à la Banque Mondiale
Reda Loumany, Territory Managing Partner chez PwC au Maroc Larabi Jaidi, Senior Fellow, Policy Center For The New South Dix principaux leviers pour une relance qui soit effective :

Nous sommes dans un environnement de plus en plus incertain et nous pouvons même
parler d’incertitude radicale car elle touche le secteur de la santé, le bien être individuel, le
domaine économique et l’ensemble des acteurs dans leur dimension comportementale
et psychologique. Au-delà de l’urgence, Il faudrait réfléchir à la manière de traiter la
période qui succède la crise, non seulement en terme de sortie mais en terme
d’orientations stratégiques.

La croissance à moyen et long terme risque d’être lente si des reformes stratégiques ne
sont pas prises en compte.

Il faut transformer cette volonté de réforme en un acte de réforme et mettre en place un
cadre macro-économique avec les composantes budgétaire, monétaire, financière et
comptable, plus précisément celui de la balance des paiements.

Il est également nécessaire de réfléchir aux mécanismes de planifications stratégiques et
leur suivi, aux instances de gouvernance et aux stratégies de dialogue social car les
orientations doivent être appropriées par tous les acteurs.

Un des enjeux est de se diriger vers une approche de la réforme qui soit intégrée avec des
séquences maitrisées et de disposer de la capacité à mettre en œuvre ces réformes dans
un délai de temps maitrisable en allouant les ressources de manière efficace en fonction
des priorités. Actuellement la priorité est sociale et concerne l’assurance maladie et la
protection sociale. Les autres chantiers importants portent sur la compétitivité de
l’entreprise, qui peut fortement contribuer à la création de l’emploi et la complémentarité
entre l’investissement public et privé.

Afin de prolonger et accélérer la croissance dans l’avenir, il faudrait effectuer une
transformation économique et sociale à travers la coordination des enjeux
macro-économiques, méso économiques et micro économiques.

Il faudrait également traiter les dettes publiques et privées héritées de la crise et mettre
en place une politique monétaire plus active pour continuer à maitriser l’inflation,
maintenir les taux d’intérêt relativement bas et instaurer une politique de crédit plus
agressive pour accompagner les entreprises notamment les PME et TPE.

L’entreprise devrait se responsabiliser sur un certain nombre de choix et définir une
stratégie à long terme tout en disposant d’une visibilité sectorielle. L’aspect du dialogue
social est fondamental pour la performance de l’entreprise.

La crise est venue cristalliser des enjeux qui existaient auparavant et elle peut être
considérée comme un catalyseur. Il faut réfléchir à une refonte du lien qui peut exister
entre le citoyen et les pouvoirs publics et placer « l’humain » au centre des stratégies en
termes de bien-être social.

Les enjeux du développement durable, à savoir les critères environnementaux, sociaux et
de gouvernance (ESG) sont des éléments importants pour la mobilisation des
financements notamment les investissements étrangers. Ces enjeux représentent la
synthèse des défis qui attendent le Maroc. Par ailleurs, les entreprises qui respectent ces
critères ESG sont plus performantes et résilientes.

Selon une étude de la Banque Mondiale, qui a porté sur la partie macro-économique du
nouveau modèle de développement, il a été conclu que les pays ayant affiché une
importante croissance, ont connu une transformation structurelle qui a porté sur tous les
facteurs de production :

le capital humain grâce à l’éducation la productivité des entreprises et spécialement dans les villes
l’innovation qui est un facteur clé la participation des femmes dans le marché du travail
Quatre facteurs permettent la réduction de la pauvreté et des inégalités dans le monde :

l’emploi pour les plus vulnérables, pour les jeunes et pour les femmes et la
formalisation du secteur informel qui est très hétérogène au Maroc.

l’éducation : le facteur le plus important pour la mobilité sociale réside dans l’égalité
des opportunités dans le secteur de l’éducation et un ciblage des enfants des familles
les plus défavorisées et plus précisément la petite enfance.

le budget de l’Etat : Il faut mettre en place des taxes plus progressives, des incitations
pour les investissements et imposer les biens des personnes notamment la propriété,
le foncier et l’héritage afin de modifier la distribution des richesses.

la réforme sociale : Le Maroc a entrepris une importante réforme au niveau de la
protection sociale qui va permettre une protection des couches les plus vulnérables et
une incitation à une accumulation du capital humain.

Afin de permettre une meilleure répartition des richesses et avoir une classe moyenne
plus importante et plus résiliente à court terme, Il est nécessaire de mieux cibler les aides
octroyées aux personnes les plus vulnérables grâce à la mise en place d’un identifiant
digital universel et unique des individus qui permet une authentification en ligne et en
temps réel.

Dans ce sens, un registre social unifié (RSU) est en phase de mise en place au Maroc.
Cette crise est une occasion pour repenser les politiques publiques, les rôles des
entreprises et les priorités sociales. Elle doit être considérée plus sous l’angle d’une
opportunité que celui d’un défi.

À propos de l’Institut CDG
L’Institut CDG se veut un vecteur de transformation de l’information en nouveaux savoirs
partagés, pouvant enrichir et conforter le Groupe CDG dans la connaissance de son
environnement socio-économique et dans ses pratiques. L’Institut CDG promeut un espace
de réflexion à même de favoriser l’éclosion d’idées innovantes et de solutions constructives
dans le cadre des grands débats nationaux.

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