Economie

Maria El Filali : Nous espérons développer une filière défense performante 

Maria El Filali
Directrice générale du GIMAS
Quels sont les principaux axes de développement identifiés par le GIMAS pour le secteur de l’aéronautique ?
Ils convergent tous vers la pérennisation de la filière au niveau du Royaume et son ancrage dans le plus haut niveau de la supply chain mondialement. Pour cela, la décarbonation, l’industrie 4.0, la performance industrielle et l’innovation en sont les piliers. Sans omettre les leviers incontournables que sont la formation et l’environnement des affaires qui doivent rester nos avantages comparatifs. À court terme, nous envisageons de consolider et renforcer nos acquis que sont la formation, le foncier, la règlementation & environnement des affaires. À moyen-terme nous visons une supply chain décarbonée, intégrant l’industrie 4.0, avec un meilleur niveau de performance, de valeur ajoutée, et de diversité dans la filière. Sur le long terme, il est question d’être intégré dans la R&D (la branche hydrogène vert déjà en amorce en est un exemple) des programmes aéronautiques mondiaux, développer une vraie filière défense performante et souveraine, et intégrer les capitaux marocains dans la filière.
Plusieurs poids lourds internationaux, notamment Airbus, Boeing, ou encore Safran, sont implantés au Maroc. Comment comptez-vous en attirer davantage ?
Tous les constructeurs sont dans notre ligne de mire, et nous équipons déjà tous les grands constructeurs,. Pratt&Whitney (PWC) qui vient d’annoncer son implantation, est un constructeur moteur que nous attendions depuis quelques années. Safran Aircraft Engines est présent depuis 1999 dans la maintenance des moteurs. Quant à Boeing et Airbus, ils sont aussi présents directement via leurs filales marocaines. Le plan pour les attirer, et l’AMDIE est à l’œuvre sur ce sujet, est de faire connaître l’énorme potentiel que représente le Maroc pour les constructeurs et équipementiers mondiaux, peu importe leur origine. Pour cet élan, la formation est plus que jamais l’outil clé : former en plus grand nombre, diversifier les domaines, flexibiliser davantage les mécanismes de formation, et intégrer les soft skills et les langues de manière plus dense.
Comme beaucoup de secteurs, vous avez subi les affres de la crise covid. Maintenant que la reprise est amorcée, quel bilan faites-vous de cette crise?
Cette crise, à l’échelle mondiale, a surtout impacté les ressources humaines, qui ne souhaitaient plus réintégrer les opérations industrielles, après avoir pris goût au télétravail. Cela a donc eu un effet de frein sur la supply chain, qui n’est plus en mesure aujourd’hui de délivrer dans la cadence d’avant-crise, même si la demande est plus importante.  L’autre problème dû à la crise, et qui a aussi affecté la base marocaine, concerne la trésorerie. Comme pour toute crise, financer la reprise est souvent un important cap à surmonter pour entreprise. Les leviers de la croissance ont clairement été l’injection de financement importants par les États pour sauver le secteur, que ce soit aux États-Unis ou en France, dont nos entreprises en sont les filiales en grande majorité.
Darryl Ngomo / Les Inspirations ÉCO

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