Culture

Quand les jeunes défendent leur patrimoine à Rabat

par Jalil Bennani

Lors des journées du patrimoine organisées du 14 au 17 avril dernier par l’association Rabat-Salé Mémoire, des jeunes lycéens, âgés de 15 à 17 ans, ont animé une conférence-débat sur le thème «Mon quartier, ma ville, mon patrimoine» à la Bibliothèque nationale. Une première.

Les jeunes ont décrit, valorisé et fait connaître leur quartier et leur ville. Une belle occasion de présenter aux adultes leur point de vue, de montrer leur esprit critique et de proposer des perspectives.

Plusieurs quartiers ont été passés en revue, les médinas, Souika, Oudayas, Agdal, Hay Ryad, Guich Oudaya, Bettana, ainsi que les environs de Rabat, Fadesa, Menzah, Skhirat.


L’élément humain est souligné par les adolescents: la convivialité reste très présente dans les anciens quartiers et les lieux à faible densité de population, tandis que les quartiers d’immeubles ne favorisent guère les relations de voisinage et contribuent au développement d’un certain individualisme.

Ils réclament tout à la fois une ambiance de modernité et des lieux qui ont une âme. La surprise tient au fait qu’ils parlent aussi bien des traditions qu’ils ne veulent pas voir disparaître (le marchand de beignets revient souvent dans leur propos), que des espaces bien connus de la ville où ils trouvent leurs repères: McDonald’s, Mega Mall, lieux de concert… Le tramway est une révolution qui a changé bien des choses pour nombre d’entre eux.

À cet âge, les jeunes ont envie de sortir. Sortir, c’est changer, découvrir et chasser l’ennui. Sortir ne signifie pas simplement être dehors avec leurs amis et se distraire, c’est aussi pouvoir fréquenter des lieux pour apprendre, découvrir.

Une réclamation revient chez tous: le manque d’espaces pour les jeunes. Contrairement aux idées reçues, ils ne veulent pas seulement s’amuser, mais aussi se cultiver, s’ouvrir, apporter leur contribution au changement. Contribution fondamentale car ils veulent innover. Par leur franc-parler sans détours, ils indiquent la voie du changement.

Ces jeunes s’approprient la ville avec ses monuments, son habitat et son environnement. Ils se réfèrent à l’histoire de leurs ascendants et se projettent dans un avenir qui leur appartient. Une plus grande diversité de population, intégrant les classes pauvres, les démunis, les migrants, apporterait certainement d’autres éclairages et ouvrirait d’autres horizons, d’autres perspectives, sur le patrimoine matériel et immatériel.

Qui d’autre mieux que les jeunes peut œuvrer à la mise en valeur et à la sauvegarde du ce patrimoine-là? Il faut leur faire confiance et les écouter.

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