Investissements directs étrangers : le Sahara marocain, nouveau pôle d’attraction

Attirant l’attention des grandes puissances et des investisseurs internationaux, les provinces du Sud voient se multiplier les annonces, les projets et les partenariats internationaux. La région se positionne comme un terrain privilégié pour les investissements, confirmant la vision royale de faire du Sahara un moteur de développement régional et continental.
Le Sahara marocain n’est plus seulement un enjeu géopolitique : il s’impose aujourd’hui comme un terrain privilégié pour les investissements internationaux. Les provinces du Sud attirent l’attention de grandes puissances économiques, convaincues par le potentiel de croissance et par la stratégie royale qui vise à transformer la région en un moteur économique régional et continental. Les annonces récentes de Washington, suivies de celles de Paris et de Londres, confirment cette dynamique.
Les États-Unis ont ouvert la voie en encourageant les entreprises américaines à investir dans les provinces du Sud, offrant des facilités et un cadre sécurisé pour les projets industriels, agricoles et touristiques. Le 25 septembre dernier, le Secrétaire d’État américain adjoint, Christopher Landau, a en effet annoncé que, dans le sillage de la reconnaissance par Washington de la souveraineté du Maroc sur son Sahara, le gouvernement US a décidé d’encourager les investissements américains dans les provinces du Sud du Royaume.
«Les États-Unis ont reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara, et dans le cadre des initiatives mondiales de l’administration Trump visant à promouvoir la diplomatie économique et commerciale, nous sommes heureux d’annoncer que nous allons encourager les entreprises américaines qui souhaitent investir dans cette région du Maroc», a souligné Landau.
Les États-Unis voient le Sahara marocain comme un point de passage stratégique pour le commerce et les investissements en Afrique.
L’heure du concret
La France, de son côté, a intensifié sa coopération économique avec le Royaume, notamment à travers le Forum économique maroco-français récemment organisé à Dakhla, réunissant entrepreneurs et investisseurs des deux pays. L’événement a permis de présenter des opportunités concrètes dans les secteurs de l’agroalimentaire, des énergies renouvelables, de la logistique et du tourisme haut de gamme.
Paris a dans la même veine annoncé des investissements au Sahara, via l’Agence française de développement (AFD). L’AFD prévoit d’investir 150 millions d’euros dans les provinces du Sud du Maroc. Le projet se concentre sur le développement économique, l’entrepreneuriat et les énergies propres.
Les entreprises suivent
Au lendemain de l’adoption par le Conseil de sécurité des Nations unies de la résolution consacrant l’autonomie du Sahara sous souveraineté marocaine, le groupe Azura, producteur de fruits et légumes franco-marocain, a d’ailleurs annoncé un nouvel investissement de 200 millions de dirhams à Dakhla. Un signal fort d’engagement économique et social, en parfaite résonance avec la vision royale pour le développement des provinces du Sud.
Déjà implanté à Dakhla depuis plus de vingt ans, Azura figure parmi les pionniers de l’agro-industrie dans le Sahara marocain. Le groupe a investi plus de 1,5 milliard de dirhams dans la région.
De son côté, et en apportant début juillet son soutien au Plan marocain d’autonomie du Sahara sous souveraineté du Maroc, un plan considéré comme «la base la plus crédible, viable et pragmatique pour régler le différend», le Royaume-Uni a d’emblée souligné que «UK Export Finance peut considérer de soutenir des projets au Sahara», notamment dans le cadre de «l’engagement de UK Export Finance à mobiliser 5 milliards de Livres Sterling pour soutenir de nouveaux projets économiques à travers le pays». C’est ce qu’avait déclaré David Lammy, Secrétaire d’État britannique aux Affaires étrangères, au Commonwealth et au développement.
Le ministre d’Etat britannique au Commerce, Douglas Alexander, a par la suite clairement défendu la légalité des investissements projetés ou déjà initiés par les entreprises britanniques au Sahara marocain. Le ministre a aussi précisé qu’il n’y a «aucun obstacle» juridique ou extra-juridique à de tels investissements.
Un écosystème économique intégré
Les projets structurants sont nombreux et témoignent de l’ampleur de cette transformation. Le grand port de Dakhla constitue un hub stratégique pour le commerce maritime et offre un accès direct aux marchés africains et atlantiques. Des investissements dans les infrastructures touristiques et hôtelières, ainsi que dans les zones industrielles et logistiques, visent à créer un environnement attractif pour les investisseurs internationaux.
Le Sahara marocain devient un marché porteur où la rentabilité économique et la stabilité politique se conjuguent. Le secteur privé marocain soutient également cette orientation. Les partenariats avec des entreprises françaises et européennes mettent en avant la création de valeur ajoutée locale, le développement des compétences et la génération d’emplois dans la région.
Selon les responsables impliqués, l’objectif est de transformer les provinces du Sud en un véritable écosystème économique intégré, capable d’attirer durablement les capitaux étrangers et de stimuler l’innovation. Même en dehors des pays alliés du Maroc, le soutien international se traduit par des mesures concrètes. Des pays comme la Chine et la Russie ont renforcé leur coopération stratégique avec le Maroc, incluant systématiquement les provinces du Sud comme point d’accès au continent africain. C’est le cas notamment pour le dernier accord de pêche conclu entre le Maroc et la Russie.
Ces initiatives traduisent une confiance croissante dans la stabilité et le potentiel économique de la région. Aujourd’hui, le Sahara marocain se profile comme un pôle d’investissement stratégique, offrant un environnement favorable aux investisseurs internationaux, des projets de grande envergure et un accès privilégié aux marchés africains. La stratégie royale, centrée sur le développement économique et l’ouverture régionale, commence à produire des résultats tangibles, inscrivant la région dans une trajectoire de croissance durable et attractive pour le capital international.
Un nouvel horizon pour les investisseurs
Le récent vote favorable au Conseil de sécurité en faveur de la reconnaissance du Sahara ouvre une dynamique inédite pour les investisseurs. Ce geste diplomatique réduit considérablement les risques géopolitiques perçus et renforce la confiance dans la stabilité de la région. Le Maroc, déjà classé 5e économie africaine selon le rapport «Where to Invest in Africa 2025/2026» de la banque sud-africaine RMB, combine robustesse économique, innovation et connectivité régionale.
Cette stabilité s’accompagne désormais d’un cadre diplomatique consolidé pour le Sahara, qui se traduit par des opportunités concrètes dans des secteurs stratégiques : énergie renouvelable, infrastructures portuaires et logistiques, agroalimentaire, tourisme et technologies.
L’ouverture politique et la reconnaissance internationale du Sahara font du territoire un nouvel axe de développement régional. Couplé aux projets structurants marocains (modernisation des réseaux de transport, extension de ports et usines de dessalement), ce contexte crée un environnement propice à l’investissement privé à long terme, confirmant le rôle du Royaume comme hub économique et moteur de la transformation africaine.
Ilyas Bellarbi / Les Inspirations ÉCO










