Politique

De combien de temps dispose El Othmani pour former un gouvernement?

Après l’échec cuisant de Abdelilah Benkirane à former une équipe gouvernementale, tous les espoirs sont portés sur l’aptitude de son successeur Saad Eddine El Othmani à trouver la panacée pour débloquer la situation. Sa désignation au poste de Chef de gouvernement a été effectuée prioritairement dans ce sens. Le reste n’est qu’une affaire de réglages, de programmes et de vision pour la gestion des affaires du pays, qui seront opérés dès que le gouvernement sera nommé et investi dans ses fonctions par le Parlement.

D’ici là, El Othmani est dans l’obligation de faire en sorte que les Marocains voient enfin sortir du tunnel cette fameuse équipe gouvernementale qu’ils attendent depuis si longtemps. Pour ce faire, les analystes devenus de plus en plus optimistes, se réfèrent à sa souplesse dans les négociations qui contredit radicalement la rigidité de son prédécesseur. Est-ce seulement une impression qui n’aura aucun poids sur l’évolution de la situation ? Certes, la méthode de Benkirane a conduit à l’impasse, mais ce n’est pas pour autant qu’il soit acquis que la souplesse seule mènera à un happy-end.

Il y a aussi, et surtout, tous les autres paramètres politiques qui entrent en jeu. Et sur ce registre, il ne faut pas perdre de vue les résolutions du Conseil national du PJD tenu samedi 18 mars à la Maâmora. Celles-ci sont plus que claires et semblent imposer au nouveau titulaire du poste de Chef de gouvernement un certain nombre de conditions difficiles à contourner.

En effet, il est dit dans le communiqué final que le secrétariat général du PJD suivra et accompagnera tout le processus des consultations qui doit respecter les engagements du parti et toutes les décisions prises. Autrement dit, Saad Eddine El Othmani se présente devant ses futurs coéquipiers les mains presque liées. Ses marges de manœuvre ne devraient pas dépasser le cadre qui lui a été inscrit.


Ceci, alors que Benkirane est, et demeure, le Secrétaire général incontesté du PJD et son poids est plus que pesant dans cette affaire. La position vis-à-vis de la participation de l’USFP au gouvernement restera inchangée et El Othmani la transmettra encore une fois au RNI-UC et au Mouvement populaire. Donc, le principal facteur du blocage subsistera, à moins d’un arrangement qui satisfasse toutes les parties, après une série de concessions mutuellement acceptées.

Car, il s’agit en fin de compte de stopper l’hémorragie qu’a provoquée le blocage pour l’économie nationale. Certaines voix, au sein même de l’USFP, se lèvent pour demander à la Direction d’abandonner l’idée de la participation au gouvernement après tant d’humiliations subies par le PJD qui continue à lui opposer son veto.

En attentant, Saad Eddine El Othmani s’est déjà distingué par rapport à son prédécesseur en décidant de rencontrer tous les leaders des partis représentés au Parlement. Cette démarche démocratique augure un processus, certes plus fluide. Mais celui-ci sera-t-il couronné par la mise en place d’un gouvernement fort et homogène comme le désire le Souverain ?

En tout cas, il n’a pas beaucoup de temps devant lui pour accomplir cette tâche. Tout au plus quinze jours. C’est au nouveau Chef de gouvernement de faire prévaloir ses qualités et, surtout, une relative indépendance vis-à-vis des pesanteurs partisanes afin de réussir dans cette mission délicate mais pas impossible.

Taoufik Jdidi

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