OPINION DU WEB

Merci Monsieur Aznavour… par M’hamed Bhiri

Deux concerts dans une salle comble. Deux rendez-vous avec une légende vivante de la chanson ou (c’est le terme préféré de l’artiste), de la variété française.

L’artiste, c’est ce petit bonhomme qui était bien le seul à croire qu’un jour, il deviendrait un géant… Période évoquée sur scène avec une belle autodérision par la victime elle-même, de tant de railleries à ses débuts. Car la rencontre du public avec son Aznavour et vice versa fut ponctuée de confidences et de révélations émouvantes. Et c’est l’émotion que chacun allait chercher à sa manière. Selon que l’on soit d’un certain âge ou d’un âge certain…. Et, avec ce chanteur transgénérationnel, le temps a suspendu son vol.

Ce temps qu’Aznavour semble vouloir donner, alors qu’il est à 4 jours de ses 93 ans, jusqu’à la dernière note de la musique de sa vie. Et, à 93 ans, qui véritablement s’attendait à entendre et voir Les Plaisirs démodés ou Emmenez-moi comme il y a …trente ans ? D’entrée de jeu, car l’acteur joue encore, notamment en reprenant la cultissime scène des amoureux enlacés du mime Marceau- et d’entrée de scène, Aznavour demande à son public de l’indulgence. Pour la mémoire « défaillante » et la vue qui n’est plus celle de ce « temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître », tout comme l’ouïe…

Et pour être totalement honnête, le chanteur « avoue » à l’assistance que l’avant-scène est équipée d’un prompteur, ce dispositif permettant de faire défiler le texte d’une prestation tv, d’un discours, ou d’une chanson en l’occurrence. Le recours au prompteur est courant dans le show bizz, mais tout le monde n’en fait pas part aux spectateurs. Mais nous étions tous le prompteur, la mémoire, le tabouret, les choristes, les auteurs, les compositeurs de Charles Aznavour… Même si on a mis du temps à reconnaître les motifs de Que c’est triste Venise, à être soulevés par le tourbillon des chutes orchestrales d’antan avec une partie de son nouveau répertoire, on était en parfaite communion autour d’un seul but: voir un monument, vivre un bout de cette Histoire commune à des gens exceptionnels dont Aznavour est aujourd’hui bel et bien le dernier.

Pendant ce temps, pour les rythmes, les sons et les voix d’aujourd’hui et de demain, les festivaliers n’avaient que l’embarras du choix avec Mawazine. Le festival qui aura réussi le pari de l’émotion en invitant celui dont le nom est l’une des rares rimes à s’accorder avec Amour. Oui, merci Monsieur Aznavour.

M’hamed Bhiri


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