OPINION DU WEB

Qu’est-ce qui ne va pas ?

noureddinepar Nourr Edine

Après le festival des urnes, les confettis et les tracts qui jonchent nos rues, après les résultats balbutiés comme un diagnostic de maladie incurable, après le goût amer d’une déception programmée, voici venir l’ambiance des coulisses où se chuchotent les propositions et les contre-propositions. Dans l’ombre des alcôves, le marchandage et les tractations vont bon train. On tergiverse, on complote, on surenchérit.

Le pouvoir populaire, bien qu’affaibli, effrité et malmené, est pris en otage. Au lieu d’un score honorable pour l’expression de la volonté populaire, ce qui devait être une démocratie, fière comme une belle femme en bonne santé, est une carcasse désarticulée qu’ils s’acharnent à remettre debout pour l’image du pays dans le concert des nations. La société marocaine souffre des maux de ses propres enfants. Ceux qui devaient donner l’exemple, veiller au bien-être, colmater les fuites et assurer la sérénité, ont troqué leurs discours enflammés contre le murmure des alliances contre-nature. Si nous avions vu le communiste, à l’origine athée et révolutionnaire, épouser l’islamiste triomphant et réactionnaire, nous regardons, aujourd’hui, les insultes d’hier devenir des éloges pour amadouer et tromper.

Si l’un lorgne vers le département qui rapporte et l’autre refuse et menace de faire tomber les alliances, nous sommes loin du climat des compétences et des bons hommes à la bonne place, c’est un marché de bovins où défilent nos espérances.


Quelqu’un pourra-t-il leur dire que nous avons l’école qui agonise ou l’hôpital sous perfusion ? Se rappelleront-ils que nos rues suffoquent sous la colère des jeunes qui ne trouvent rien à faire ?
Sur le trottoir, devant le parlement, ils ont laissé leur burnous officiels et leurs valeurs et sont entrés nus comme dans une grotte où le plus fort se sert d’abord, avant les autres. Oubliées les paroles d’orge et de miel, oubliées les promesses en couleur, oubliée la foi comme un gage de valeur. Il n’y a plus que le gain futur, le confort de prince et l’orgueil du surhomme. Ils ne sont plus citoyens d’un pays qui aspire à la dignité de vivre, ils sont entrés dans le club des nantis avec leurs pantalons, encore retenus par une ficelle de pauvre. L’esclave devenu maître est la pire des calamités pour une foule qui y voyait l’espoir !

Les mêmes têtes, avec la même mentalité qui, après l’effort quinquennal des joutes oratoires, reviennent pour se partager l’objet de leur convoitise. On échange les départements, on peaufine les privilèges et dans un dernier regard vers la démocratie violée, ils vont s’aligner pour la photo finale, le sourire satisfait et la tête pleine de rêve. Les déçus formeront l’opposition et pendant cinq ans, nous assisterons, impassibles et impuissants, à leurs querelles revanchardes.
Le peuple, lui, ne sert qu’à remplir les urnes qui leur permettent de revenir !

 

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