OPINION DU WEB

Et si les deux amants avaient été de simples citoyens?

Par Nourr Edine

Respect d’une enquête en cours, telle est ma première réaction. Mais dans cette affaire de mœurs, les faits sont connus pour les deux ex-membres du MUR.

L’affaire a même été tranchée par cette formation. Les deux amants ont bien été limogés pour avoir failli à leur devoir d’exemplarité et, sous-entendu, pour avoir, disons-le clairement, « forniqué » !

Pourquoi la justice trébuche-t-elle ? Essayons de voir ce qui se passerait si les deux amants avaient été de simples citoyens. Aurait-on tergiversé autant en faisant intervenir tous les poids lourds de la prédication ? De Raissouni à Abou Naïm, ils ont eu chaud pour leur commerce et continuent à avoir chaud !


Il existe tout d’abord et avant tout cette loi inique et hypocrite écrite par l’homme et pour les hommes. Sinon pourquoi, ayant commis le même délit, la femme reste accusée et l’homme est sauvé par sa première épouse qui ne porte pas plainte ? Un même délit et deux sorts différents, simplement parce que l’un est de sexe masculin et l’autre de sexe féminin !

Ensuite, ayant été épinglés en flagrant délit de fornication, ils ont été arrêtés puis relâchés en liberté provisoire. Pourquoi ? Sur ordre de qui ?

Le même cas a été divulgué quelques jours après celui des amants du MUR : un imam, à Sidi Tayebi, dans la région de Kénitra, attendait qu’un mari quitte sa maison pour aller travailler, afin de se faufiler dans le lit de l’épouse. Surveillés, puis épinglés par la gendarmerie, ils ont été arrêtés et écroués. A-t-on suivi la même procédure ?

Le procès de nos deux amants célèbres devait s’ouvrir le 1er septembre. Qu’à cela tienne, il sera remis au 22 septembre, après les élections législatives.

Je sors, encore, mes buchettes d’écolier et je me mets à cogiter :

– Les deux prévenus sont des sommités du MUR
– Le délit est la fornication (ils ne sont pas mariés légalement)
– Le MUR est l’éminence grise du PJD et ce délit, en touchant la réputation du MUR, éclabousse le PJD en pleine campagne électorale ! C’est dire que l’enjeu est grand, voire vital pour le parti au pouvoir.
– Le juge accepte, et c’est son droit, de remettre au 22 le procès mais, maintenant que les jeux sont faits et que même les plus « propres » peuvent s’avérer des menteurs hypocrites, mes buchettes m’indiquent qu’un simple clin d’œil du ministre de la justice (Tiens ! Lui aussi du PJD !) et le juge est assez grand pour estimer les dégâts d’un verdict qui mettrait en fâcheuse posture le parti… du ministre…

Hé ! Ho ! Laisse tes buchettes dans ton cartable et réveille-toi ! Nous ne sommes ni au paradis ni dans le meilleur des mondes. Nous sommes dans l’univers de la politique et ce que tu y vois et observes n’est jamais ce que tu crois !

Ces gens du PJD (comme ceux du MUR) ne sont pas des anges et si au lieu de laisser la justice suivre son cours et faire un procès équitable et exemplaire, ils ont préféré cette fuite en avant, c’est pour que la tempête ne balaie pas leurs ambitions. Ont-ils tort ? Entre choisir de rester fidèle à leurs discours d’hommes intègres et propres ou tout faire pour être élus, il vaut mieux privilégier les élections d’abord et la justice après !

Ben quoi, ils ne sont pas des surhommes, les gens du MUR-PJD ! Ils sont comme tout le monde !

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