Monde

Daech: pourquoi l’Espagne a peur du Maroc

Selon le site d’information espagnol ABC, la menace djihadiste la plus préoccupante en Espagne ne se trouve pas à l’intérieur de ses frontières, mais au Maroc.

En effet, d’après les sources de la lutte contre le terrorisme en Espagne, près de 200 combattants, retournés au Maroc, sont affiliés à l’Etat islamique et renforcent le foyer extrémiste religieux.

Ils bénéficient de connexions dangereuses installées à Sebta, Melilia et en Andalousie. D’après un haut responsable de la sécurité espagnole: « Pour l’Etat espagnol, une déstabilisation au Maroc est stratégiquement plus nuisible qu’un attentat comme celui de Paris ou de Bruxelles ».

Une des figures du terrorisme, le fameux Mustafa Hamdouch, plus connu sous le surnom de Kokito, originaire de Fnideq, trouve un malin plaisir à se faire prendre en photo avec cinq têtes décapitées qu’il a offertes, en guise de cadeau de mariage, à sa femme originaire de Sebta, Assia Ahmed.

Le couple a été recruté par la même personne, Mustapha Maya Amaya, plus connu sous le surnom de L’Espagnol. Son arrestation a été la première collaboration de deux pays voisins dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.

Après l’apparition de tels exemples de terreur, les forces de sécurité espagnoles ne baissent plus la garde.

En plus du danger que représente le Maroc pour l’Espagne, les mêmes sources sécuritaires espagnoles indiquent comme second point d’inquiétude la Libye. La position géographique de ce pays, à la situation actuellement chaotique, représente une situation de parfait dilemme pour l’Espagne. En effet, les avantages pétroliers de la Libye ne cachent pas la bombe à retardement qu’elle représente avec ses nombreux foyers de groupes terroristes islamiques tels Al-Qaïda, Daech et Al-Mourabitoune.

Conformément aux données du ministère de l’intérieur marocain, plus de 1200 Marocains et plus de 2000 Européens d’origine marocaine ont voyagé en Syrie et en Irak. Ces chiffres inquiétants indiquent que le Maroc demeure, après la Tunisie, un important contingent d’étrangers venus des pays détruits pour faire partie des soldats de Daech. C’est pour cela que la collaboration entre l’Espagne et le Maroc ne se limite pas à l’échange d’informations, mais à ce que les agents partent dans le territoire voisin pour réaliser des opérations avec leurs homologues et vice versa.

La lutte contre le terrorisme s’est intensifiée au Maroc depuis le 25 mars 2015. Ce jour-là, Rabat a annoncé sa participation à la coalition chapeautée par l’Arabie Saoudite contre le Yémen. De plus, la monarchie, fidèle à la tradition malékite et à la modération, a déployé des mesures nécessaires afin de contrecarrer la mouvance extrémiste dans plus de 50.000 mosquées du royaume.

Cependant, sa vulnérabilité est une réalité accentuée par les appels de Daech qui continue à exécuter sa mission à travers des cellules dormantes situées aux quatre coins du royaume. Les membres de ces cellules exécutent les ordres du groupe terroriste sans avoir à se déplacer en Syrie.

Pour rappel, plusieurs groupuscules ont été démantelés à Berkane, Selouane, Safi et Marrakech. Leurs plans consistaient à séquestrer des fonctionnaires et à s’attaquer aux forces de sécurité marocaines. C’est pour cela qu’en Espagne les responsables de la lutte antiterroriste ont décidé de contrôler encore plus les entrées et sorties des personnes suspectes de pays «exotiques», comme l’indique ABC.

Soraya Adny


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