La manif de soutien à Lamjarred met le feu aux réseaux sociaux
Cela fait plus d’un mois que Saad Lamjarred a été placé en garde à vue à la suite d’une plainte pour « agression sexuelle avec violence ». Il avait été interpellé mercredi 26 octobre dans un palace parisien.
Dimanche dernier, un rassemblement a eu lieu à Casablanca devant le consulat de France. « Nous sommes tous Saad Lamjarred », ont scandé les manifestants durant toute l’après-midi. Des artistes marocains étaient présents, dont Hatim Amor, Rachid Idrissi, Najat Rajoui et Wachma. Des chansons de Saad Lamjarred ont également été entonnées. Un groupe de soutien au chanteur a été créé sur Facebook, ainsi qu’une pétition en ligne.
Sur les réseaux sociaux, au Maroc, les internautes sont clairement divisés en deux catégories. Il y a ceux qui apportent un soutien inconditionnel au chanteur et qui croient dur comme fer à son innocence, et les autres qui ne comprennent pas une telle mobilisation pour un « présumé violeur ».
« Le plus navrant dans cette manifestation est qu’il y avait plus de femmes que d’hommes… A croire que certaines femmes sont devenues les pires ennemies de la femme !!! », se lamente l’animateur de Luxe Radio, Mehdi Touassi.
« Saad est innocent jusqu’à preuve du contraire. C’est un sit-in de soutien pour Saad et surtout pour ses parents qui souffrent dans le silence. Je suis là pour soutenir l’ambassadeur de la musique marocaine contemporaine. Ici, il n’est question ni d’hommes ni de femmes… C’est simplement une expression de solidarité avec un artiste marocain », lui rétorque Saad El Menjra, fervent défenseur de Lamjarred et habitué des réseaux sociaux.
« Elles sont bizarres les nanas de mon pays ! », se désole Siham Mosaddak, chroniqueuse pour Le Site Info. Et de poursuivre : « Comment ont-elles pu participer à un sit-in devant une ambassade pour demander la libération d’un artiste placé en détention provisoire pour agression sexuelle, avec un antécédent déjà à son actif ? Certes, sa condamnation n’a pas encore été prononcée, tout comme son innocence d’ailleurs, mais ces petites dames seraient-elles en train de légitimer l’agression VIP ou l’agression tout court ? Sont-elles conscientes de la portée de leur acte, du travail de sape pour toutes ces associations et ONG qui luttent pour la défense de leurs droits ? Pourquoi aucun sit-in n’a été organisé pour cette jeune fille violentée par trois hommes et qui a choisi de se suicider parce que ses violeurs avaient été provisoirement libérés dans l’attente de leur procès ?
Et dire qu’il y a tout juste trois jours nous célébrions la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes… Alors mesdames, continuez à vous maquiller, la leçon de camouflage était finalement bien placée ! ». Une polémique qui ne fait que commencer.
K. B.
