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Les confidences du Dr Ali Bouchama, le pro de la chirurgie esthétique à Rabat (VIDEO)

Formé par le célèbre professeur Ivo Pitanguy au Brésil, le Docteur Ali Bouchama a décidé de rentrer au Maroc il y a 5 ans pour faire profiter ses patients marocains de son expertise en matière de chirurgie plastique.
Après avoir obtenu son diplôme en médecine, il entame des études de chirurgie générale durant lesquelles il réalise de nombreuses interventions en chirurgie réparatrice, viscérale, traumatologique, orthopédique, gynécologique, cancérologique et pédiatrique avant de se consacrer à la chirurgie esthétique et réparatrice. Il a été choisi pour être le représentant exclusif au Maroc du groupe «Bliss Plastic Surgery». Rencontre avec le fondateur du Centre brésilien de chirurgie esthétique à Rabat.
Pourquoi avoir ouvert un centre brésilien, et à quel point le Brésil est-il en avance en matière de chirurgie esthétique?
Selon les dernières statistiques, le Brésil est en tête, devançant ainsi les États-Unis et les pays européens. C’est le pays où l’on pratique le plus grand nombre de chirurgies esthétiques. Juste pour vous donner une idée, à Rio de Janeiro, une chirurgie esthétique est réalisée toutes les 2 minutes. C’est vous dire l’importance de la chirurgie esthétique, elle fait partie de leur culture. Quand on veut offrir un beau cadeau, on offre une chirurgie esthétique tellement c’est naturel, tellement ce n’est pas tabou dans leur culture.
Pourquoi un centre brésilien?
Parce que j’ai été formé au Brésil par un célèbre chirurgien, Ivo Pitanguy (le chirurgien des stars). C’est lui qui a créé ce grand engouement pour la chirurgie esthétique il y a environ 60 ans. Il est hélas décédé il y a quelques années. Il est un peu considéré comme le père de la chirurgie esthétique parce qu’il a inventé un grand nombre de techniques utilisées partout dans le monde, que ce soit au Brésil, en France ou aux États-Unis. Il a écrit plusieurs livres qui sont considérés comme des bibles de la chirurgie esthétique, et les plus grandes stars sont allées chez lui, à Rio de Janeiro, pour se faire opérer. Cela a été un honneur pour moi de faire partie de ses équipes, de travailler avec lui pendant toutes ces années. J’ai décidé de lui rendre hommage et de rendre hommage à ce que j’ai appris en créant ce centre au Maroc. J’ai voulu assurer une prise en charge comme au Brésil, c’est-à-dire une prise en charge multidisciplinaire avec le post-opératoire, le traitement de drainage lymphatique, le suivi. Il ne suffit pas d’opérer, il faut garantir un bon résultat, j’ai fait appel à une kinésithérapeute brésilienne qui travaillait pour moi, là-bas. Elle est lasériste aussi. On a une autre Brésilienne qui s’occupe de la partie capillaire. Je fais beaucoup de greffes de cheveux, pour homme comme pour femme. On a besoin de traitements adjuvants qui vont encadrer ces procédés chirurgicaux.
Était-ce une prise de risque que de rentrer au Maroc? Y a-t-il un réel engouement pour la chirurgie esthétique?
J’ai été le premier surpris devant cet engouement au Maroc, c’est peut-être ce qu’à vécu le Brésil il y a 50-60 ans. Nous sommes en train de le vivre au Maroc. Si l’on regarde autour de nous, le nombre de salles de sport a augmenté, les gens s’intéressent à une nourriture de plus en plus saine, on a vraiment une prise de conscience. Les critères de beauté ont changé, les gens veulent être plus en forme, faire du sport. Quand il y a un problème lié à l’esthétique, ils n’hésitent pas à le modifier. Tout ce qui est obésité, lipo reste en tête de liste. Aujourd’hui, même avec le sport et un régime équilibré, il y a certaines graisses qui ne veulent pas partir. On est là pour aider, sculpter, donner davantage l’envie de poursuivre ces efforts physiques. Certaines personnes ont du mal à perdre du poids, c’est pour eux un boost à la fois psychologique et physique. Après une lipo, il y a une accélération du métabolisme, on se met à perdre plus facilement. On assiste à de véritables métamorphoses, cela aide les gens à se sentir mieux dans leur corps et dans leur tête.
Justement, quelles sont les interventions les plus pratiquées?
La plus pratiquée dans le monde -et c’est le cas pour le Maroc- est la liposculpture. Ici, c’est le «Brazilian Butt Lift» , c’est-à-dire que ce sont des injections de graisse au niveau du fessier pour donner une forme plus sportive des fessiers tout en restant naturel. Cela a été inventé et développé au Brésil, d’où le nom de cette technique. Aujourd’hui, la graisse est une denrée précieuse, on ne la jette plus, on la réutilise. Que ce soit au niveau des fessiers ou des seins pour une augmentation mammaire ou pour combler les creux au niveau d’un visage. On l’utilise aussi pour traiter des cicatrices. Avant, elle était l’ennemi à combattre, maintenant elle est beaucoup étudiée. On utilise les cellules souches pour améliorer la qualité de la peau. Cela, c’est tout ce qui est traitement du visage. Après, il y a les augmentations mammaires, c’est extrêmement demandé. Il y a le lifting, la rhinoplastie. Ce sont vraiment les mêmes demandes qu’au Brésil, et j’en suis le premier surpris. Et pour les hommes, parce que ma clientèle est composée à 30% d’hommes, c’est bien entendu les greffes de cheveux en tête de liste, mais aussi les lipo et le rafraîchissement du visage avec botox et injection d’acide hyaluronique.
On sent que la pratique de la chirurgie est moins taboue. Comment l’expliquez-vous?
Je pense en effet que c’est moins tabou parce qu’il y a 10-15 ans de cela, en parler n’était pas envisageable. Les gens faisaient cela en cachette, il ne fallait surtout pas se croiser dans la salle d’attente, ne pas évoquer tel ou tel chirurgien. Aujourd’hui, je vois que des patientes amènent leurs amis, en parlent autour d’elles, viennent avec leur mari, leur maman. C’est une chose qui est devenu normale, banale. Ce qui est logique. Quand on voit le changement de mentalité, le Marocain et la Marocaine veulent être healthy, manger correctement, avoir une apparence sportive pour correspondre à leur psychique. Ils n’hésitent pas à concilier les deux: le physique et le psychique. Oui, il y a une ouverture d’esprit qui se ressent aussi dans la chirurgie, et j’ai été surpris de voir que cela touchait toutes les catégories sociales: des gens un peu plus conservateurs viennent aussi, des femmes voilées viennent avec enfants et mari. Cela me fait plaisir. Je ne sens pas de différence avec le Brésil. Surtout qu’au Brésil, les gens cherchent à avoir un résultat naturel et harmonieux. Au Maroc, c’est exactement la même chose. Un coup de fraîcheur sur le visage pour rester naturel. Même en termes de peau, on est un pays très métissé, comme le Brésil. Le type de traitement proposé est le même.
Quelle est la différence entre la chirurgie esthétique et la médecine esthétique?
Pour être honnête, en termes de spécialité, la médecine esthétique n’existe pas. Si vous demandez à l’Ordre des médecins, c’est ce que l’on vous dira. Normalement, tout ce qui est injection esthétique relève de la chirurgie esthétique. C’est ce que l’on apprend durant la formation. Après, il y a d’autres spécialistes comme les dermatologues, qui vont faire des formations complémentaires mais qui ne font pas partie de leur cursus de base. Il y a les dentistes, aussi. Mais normalement, ces injections que l’on appelle esthétiques reviennent aux chirurgiens esthétiques. C’est le chirurgien qui a une connaissance parfaite du visage que l’on va disséquer, durant un lifting; on va reconnaître tel muscle, tel nerf. C’est ce qui va permettre d’obtenir des résultats plus sécurisants.
Qu’en est-il de la chirurgie réparatrice?
Dans l’école d’où je viens, il n’y a pas de limite entre la chirurgie esthétique et la chirurgie réparatrice. Quand quelqu’un a un cancer de la peau, on lui enlève toute la partie de peau abîmée par le cancer mais il faut reconstruire tout en étant esthétique, de la façon la plus harmonieuse possible, avec la même couleur de peau, la même texture, pour un effet naturel. La chirurgie réparatrice doit être esthétique. Et vice-versa. Une réduction mammaire est aussi réparatrice. On enlève un poids, des douleurs au niveau du dos, on corrige la posture, ça évite les problèmes d’hernie discale. Il y a plusieurs exemples comme cela. On améliore la partie extérieure, mais il faut aussi réparer la partie fonctionnelle. L’exemple le plus simple est celui de la lipo, intervention la plus demandée dans le monde. On enlève des litres de graisse pour soulager les articulations d’un poids, éviter l’arthrose. Beaucoup de traumatologues m’envoient leurs patients pour cause de surpoids. On a un volet réparateur dans la chirurgie esthétique, et d’esthétique dans la chirurgie réparatrice. C’est indéniable.
Comment a évolué la clientèle?
Il y a deux grands groupes: d’une part, les jeunes de 25 à 30 ans, de l’autre un groupe qui va s’intéresser au vieillissement de 50 à 60 ans voire plus. Le deuxième groupe est concerné par des liftings, des relâchements. Le premier est plus touché par les augmentations mammaires, les lipo avec injections fessiers, les rhinoplasties. C’est là qu’on commence à être épanoui dans son corps. Il y a un engouement pour les deux. Quand on se regarde dans le miroir et que l’on ne se reconnaît plus, quand on traîne un complexe de jeunesse que l’on veut corriger… Il y a aussi des jeunes qui viennent de gagner leur premier salaire et qui veulent réaliser un rêve. Cela dépend.
En parlant de salaire, est-ce que ces interventions sont à la portée de tout le monde?
Cela a un coût quand c’est fait dans les règles de l’art, il y a toute une structure autour pour garantir la sécurité. C’est vraiment du sur-mesure. J’ai une à deux clientes par jour. Est-ce que c’est à la portée de tout le monde? Bien sur que non. En tout cas aujourd’hui, c’est à la portée d’un plus grand nombre de gens. Avant, cela ne concernait que la catégorie aisée. Aujourd’hui, la classe moyenne y a aussi recours. Il y a des gens très complexés qui prennent même des petits crédits pour corriger tellement ils souffrent. On a l’impression que la chirurgie esthétique répond à des caprices et à du superficiel, mais croyez-moi, quand vous écoutez les témoignages des gens qui pleurent parce ce qu’ils sentent que l’on a changé leur vie, qu’il se sentent libres, plus confiants. C’est quelque chose qui touche au psychique, les deux sont totalement liés. La chirurgie esthétique s’est démocratisée, est beaucoup moins chère.
Propos recueillis par Jihane Bougrine/ Les Inspirations Eco

 

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