Maroc

Imbroglio politico-juridique autour de la candidature de Hammad Kabbaj

Jamais une candidature n’aura réussi à faire couler autant d’encre que celle de Kabbaj. Désormais, c’est la justice qui devra traiter ce dossier, qui prendra en haleine une grande partie de l’opinion publique.

Si la candidature de Hammad Kabbaj sur les listes du Parti de la justice et du développement (PJD) a défrayé la chronique, tant elle a surpris toute la classe politique, y compris au sein de cette formation, l’annonce du rejet de sa candidature par le Wali de Marrakech, n’en a pas fini de faire des vagues.

Encore une fois, la surprise est énorme, puisque, c’est la première fois qu’un représentant de l’administration territoriale monte au créneau pour annoncer l’irrecevabilité du dossier de candidature, se basant sur des motifs politiques et d’incompatibilité des opinions de l’intéressé avec le cadre légal de l’Etat.

Les commentaires ont fusé de partout et les réseaux sociaux ont été inondés d’avis et de prises de positions aussi divers que contradictoires.

Tout l’éventail sociopolitique du pays s’est prononcé sur le sujet. Bien entendu, les adeptes des idées de Kabbaj et ceux qui représentent la même mouvance idéologique que lui, se sont étalés sur l’oppression qui règne dans le pays, sur l’étouffement des libertés et sur les tentatives d’éradication de ceux qui prônent le retour aux valeurs authentiques de l’Islam.

Les observateurs ont attendu avec impatience la réaction du PJD. Celle-ci a été diffusée à grande échelle, sous forme de communiqué. Le parti de Benkirane s’est dit outré et déçu par la décision illégale du Wali de Marrakech, qui tend à priver un citoyen modèle de son droit le plus élémentaire, qui est celui de se présenter aux élections. Le PJD estime que l’intégration des éléments de la mouvance salafiste modérée dans la vie politique, ne pourrait que contribuer à plus de stabilité et de paix dans la société marocaine. Le parti, ajoute le communiqué, appuiera toutes les démarches que Kabbaj entreprendra en vue de défendre ses droits légitimes.

Il n’en fallait pas plus pour que Hammad Kabbaj décide de poursuivre en justice le Wali devant le tribunal administratif de Marrakech, afin de recouvrer son droit de déposer sa candidature.

De son côté, l’Association marocaine des droits de l’homme s’est déclarée contre la décision du wali, qui selon son président El Haij, bafoue l’un des droits les plus imprescriptibles du citoyen, qui est de se présenter aux élections. L’association relève que le rejet n’a aucune base légale, et qu’il ne peut être motivé par des considérations d’opinions ou de positions politiques.

Dans la même lignée, Ahmed Assid, le militant laïc, s’est prononcé contre la décision d’empêcher Kabbaj de déposer sa candidature. Pour lui, quand on est opposés à quelqu’un à cause de ses idées, on doit le combattre par les idées et non pas en usant du pouvoir et pour lui dénier le droit de s’exprimer.

En revanche, certaines associations se sont réjouies de cette décision. C’est le cas de l’association « Touche pas à mon enfant », qui exprime par là son opposition aux opinions de Kabbaj concernant le mariage des filles à un âge précoce.

On apprend aussi que le bâtonnier de Marrakech Abdellatif Htitech, lui même tête de liste USFP dans la même circonscription, a chargé l’avocat Houssein Raji, du barreau de la même ville, de déposer un recours en annulation de la candidature de Kabbaj, auprès du tribunal administratif, rapporte le site Marrakech Al An. Le bâtonnier justifie son initiative par le fait que les idées de Hammad Kabbaj contredisent complètement les dispositions de la constitution et que l’intéressé avait à maintes reprises considéré que le Parlement et la démocratie n’étaient que pure hérésie.

Le bâtonnier promet de soumettre à la cour un dossier complet contenant les preuves de l’incompatibilité des idées de Kabbaj avec le projet d’édification de la société démocratique.

Par conséquent, tous ceux qui suivent cette affaire avec intérêt doivent attendre le verdict de la justice, seule compétente à trancher dans un sens comme dans l’autre.

T.J.


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