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Trois Marocains souffrent le martyre à l’aéroport d’Eindhoven

Hamza, Omar et Ahmed sont de jeunes artistes Marocains victimes d’une terrible injustice qu’ils ne risquent pas d’oublier de sitôt.

Jeudi 10 janvier, les trois jeunes hommes, âgés entre 20 et 21 ans, se sont envolés vers les Pays-Bas pour participer à une Battle internationale de Hip Hop à Eindhoven et devaient s’installer pendant leur séjour chez des amis, des danseurs néerlandais.

A leur arrivée à l’aéroport d’Eindhoven, ils ont eu droit, selon la journaliste Maria Daif qui rapporte les faits sur sa page Facebook, à un interrogatoire. L’agent de contrôle des passeports leurs a en effet posé des questions sur les raisons du voyage, leur lieu de résidence, la somme d’argent qu’ils détiennent, la date du retour…

Pendant des heures, les trois artistes ont été interrogés à plusieurs reprises par de nombreux agents. Après les avoir minutieusement fouillés, les autorités de l’aéroport les ont transférés à un poste de police en dehors de l’aéroport pour un nouvel interrogatoire. Les agents leurs ont ensuite demandé s’ils étaient suicidaires et s’ils avaient déjà entretenu des rapports sexuels.

Si les trois jeunes ont tenté tant bien que mal de se défendre face aux agents, ces derniers, intraitables, ne voulaient rien entendre. Ils les ont même obligés à signer des documents en néerlandais dont ils ignoraient le contenu.  Un policier leurs a finalement annoncé qu’ils ne sont pas admis sur le territoire néerlandais pour «manque de moyens de subsistance » et manque de preuves des raisons de leurs voyage».

Hamza, Omar et Ahmed, contrairement à ce qu’ils croyaient, n’ont pas été renvoyés au Maroc. La même source confie qu’ils ont été transférés dans un centre de détention pour clandestins à Rotterdam et y ont été retenus du 10 au 15 janvier. Ahmed et Hamza sont enfermés dans une cellule, Omar dans un autre. Leurs «I am not criminal, I am an artist» adressés aux policiers n’ont servi à rien.

Les trois artistes ont ainsi alerté leurs familles et prévenu l’Uzine, le centre culturel casablancais où ils répètent.

Mardi 15 janvier, Hamza et Omar ont encore été embarqués dans une estafette de police à destination du poste d’Eindhoven avant de se rendre à l’aéroport. Après avoir passé plusieurs heures sur le tarmac, ils ont été remis, sans leurs passeports, au personnel naviguant d’un avion Ryanair allant vers Marrakech, quelques minutes avant le décollage.

A Marrakech, ils sont livrés aux autorités locales, selon la même source, dès l’atterrissage. «Nous avons traversé tout l’aéroport accompagnés par des policiers, comme si nous étions de dangereux criminels. Tout le monde à l’aéroport nous regardait», ont-ils confié. Les deux danseurs ont été par la suite transférés à la Wilaya de police de Marrakech pour un nouvel interrogatoire. Ils ont enfin été relâchés et ont récupéré leurs passeports. Toutefois, leurs visas Shengen de trois mois ont été annulés par les autorités néerlandaises. Deux jours après, Ahmed est également refoulé.

Après cette mésaventure, les trois amis ne connaissent toujours pas les raisons de cet acharnement.

«Ce qui nous est arrivé est une injustice. Nous réclamons des explications et des excuses de la part de l’Etat Néerlandais. Nous demandons à être remboursés sur les frais que nous avons engagés pour ce voyage. Nous voulons avoir la certitude que ce qui nous est arrivé n’arrivera pas à d’autres artistes et que notre droit de voyager en Europe et de participer à des Battles nous est toujours garanti, malgré ce qui est arrivé», ont-il regretté.

Noura Mounib

 


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