Culture

Ramzi Adek fait un cartoon à la Villa des arts de Casablanca

Ancien DJ, passé maître dans l’art du graffiti urbain, le jeune et talentueux Ramzi Adek expose une série détonnante de peintures et de sculptures, à la Villa des arts de Casa. 

Par Olivier Rachet

Adepte du street art et de la culture populaire, dans ce qu’elle peut avoir de transgressif et jubilatoire à la fois, Ramzi Adek, qui partage sa vie entre la France et les Etats-Unis, est passé du graffiti de rue à la peinture sur toile, mêlant plusieurs techniques (aérosol, acrylique). Son univers est tout droit sorti des dessins animés de Disney et des Simpson et lorgne du côté de la publicité et du cinéma d’animation. Si l’on retrouve des personnages devenus mythiques et légendaires tels que Blanche-Neige qui esquisse le geste de se dévêtir, Mickey ou Homer Simpson qui, dans un geste de provocation dadaïste nous montre son derrière, le spectateur est aussi invité à établir une filiation avec des artistes avant-gardistes en leur temps, dont se réclame Ramzi Adek, tels que Keith Haring ou Andy Warhol auquel le peintre rend un hommage appuyé, dans l’une de ses toiles.

Déconstruire les mythologies 


L’hommage rendu à une culture populaire souvent tape-à-l’oeil et provocatrice s’accompagne d’une volonté de déjouer les attentes du spectateur. Si l’on a plaisir à reconnaître des figures qui nous sont familières et appartiennent au panthéon de notre enfance, on s’interroge aussi devant la distance ironique que l’artiste nous invite à adopter. C’est ainsi que les sculptures, qui rappellent irrésistiblement l’univers de Jeff Koons, mettent en scène un personnage à mi-chemin entre Mickey Mouse et Ramzi Adek lui-même, baptisé Mickadek. Cet anti-héros, alter ego de l’artiste, est comme noyé sous un liquide que l’on imagine être du pétrole, mazouté comme ces oiseaux victimes du naufrage d’un cargo.

Le geste se situe bien dans la filiation du pop-art dans toute l’ambiguïté qui est la sienne. L’attention est attirée sur la fabrication d’icônes qui sont celles de la société du spectacle. Mais en instaurant un léger décalage, l’artiste fait aussi dérailler la machine à produire des mythes et invite le spectateur à réfléchir au paradoxe de la marchandisation du monde de l’art.

Mais on s’amuse 

L’abstraction n’est jamais loin mais on retiendra, malgré tout, de cette exposition aux couleurs fluorescentes et aux mouvements qui sont autant de déflagrations rythmiques, l’impression d’euphorie qui s’en dégage. Euphorie de couleurs plus flashantes les unes que les autres, euphorie de ces toiles qui ont l’audace de faire exploser une sauce harissa au beau milieu d’une toile ou de rendre hommage au Maroc dans une composition qui n’est pas sans rappeler les découpages auxquels procédait un autre peintre passionné du Maroc, Henri Matisse.

Pour le siteinfo, Ramzi Adek ajoute ces quelques mots qui décrivent mieux que tout son univers et la vision décapante qui est la sienne :

« Mickey ? Walt Disney fait Mickey, (il a très bien réussi dans la vie d’ailleurs), les Street Artists font des Mickey (ils ont moins bien réussi). Sans doute pensent-ils être des Andy Warhol… En fait je ne sais pas. Perso, je ne fais pas Mickey. Ce que vous appelez Mickey, j’appelle ça un capteur d’attention, comme un trou de serrure dans une porte. Certains verront la porte, tandis que d’autres comprendront immédiatement ; d’autres, curieux, regarderont dans ce trou. Chacun fait comme il veut et s’empare de la toile.

Approchez-vous ou prenez de la distance, dans les deux cas vous découvrirez mon univers. La première fois que j’ai peint et exposé Mickey c’était pour les set up de juin 2015 pour la collab  DISNEYXVANS Pop Art contact MICKADEK RULES ! »

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