Culture

« Un road movie punk au coeur du printemps arabe » dans les instituts français du Maroc

Après avoir été projeté dans les prestigieux festivals internationaux du film de Berlin et de Toronto, le quatrième film de l’un des plus grands réalisateurs marocains du moment sera projeté, au mois de septembre, dans les instituts français du Maroc. 

Par Olivier Rachet

Depuis son premier film The end consacré aux jours qui ont suivi le décès de feu Hassan II, Hicham Lasri n’a de cesse de revenir sur l’histoire du Maroc de ses vingt dernières années. Réalisé dans la dynamique insufflée par le mouvement du 20 février, C’est eux les chiens racontait de façon hallucinée, caméra souvent à l’épaule, le parcours chaotique d’un ancien détenu arrêté lors des émeutes de la faim qui avaient secoué le Royaume en 1981, à la recherche de son passé.

« Un road movie punk au coeur du printemps arabe », selon les mots de l’artiste. Un passé sur lequel semble peser une chape de plomb revenait hanter un présent électrisé par de nouvelles revendications sociales et politiques.


Un film d’une grande maîtrise

Starve your dog dont le titre fait écho à un proverbe arabe ressuscite les fantômes de l’ère Hassan II, à travers la figure controversée de Driss Basri. Après une première partie époustouflante qui s’offre comme une déambulation vertigineuse dans le Casablanca d’aujourd’hui dont on n’a jamais aussi bien montré le caractère hallucinatoire, le personnage de Basri, interprété par Benaissa El Jirari, s’apprête à répondre aux questions de jeunes journalistes, soucieux de comprendre les errements de leurs pères. Le film regorge de trouvailles techniques et de motifs souvent très poétiques.

A l’image de ces ballons volant dans le ciel auxquels est attaché un vélo d’enfant qui causera la chute accidentelle d’un passant. Les innombrables jeux de reflets qui se disséminent à l’intérieur de nombreux plans ne constituent pas seulement une véritable prouesse technique mais permettent de mettre au devant de la scène un passé trop longtemps resté dans le hors-champ de l’Histoire.

Un artiste prolixe

Parler de l’actualité d’Hicham Lasri relève parfois de la gageure tant cet artiste prolifique est toujours sur plusieurs fronts à la fois. Alors qu’il vient à peine de publier aux éditions Le Fennec un premier roman prometteur Sainte Rita, il s’apprête à publier une bande dessinée iconoclasteDiabolus ex machina dont des planches ont

été montrées au public à La Parallèle, lors du festival Masnaâ. Son quatrième film à peine achevé, un cinquième, Headbang Lullaby, est déjà fini d’être monté. Outre la réalisation de nombreux courts-métrages et clips vidéos (à voir Zamita de Hoba Hoba Spirit), le réalisateur a diffusé pendant plusieurs semaines en ligne une série décapante No vaseline fatwa dont le ton irrévérencieux n’a pas fait sourire tout le monde. Bref, un artiste qui crée plus vite que son ombre, à suivre donc!

starve

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