Chroniques

Le moment de vérité

ahmed ghayatPar Ahmed Ghayat 

Santé, Jeunesse, Droits des Femmes, Culture, Éducation… Tous ces sujets sont ceux qui font – ou défont – notre quotidien.

-La Santé, où, quand, comment ? La population de notre pays en est réduite à s’auto-médicaliser, les hôpitaux n’ont d’hôpitaux que le nom…

-Nos Jeunes délaissés dont une partie, même minoritaire, sombrent dans la drogue, la délinquance voire la radicalisation… quand l’immense majorité cherche à s’en sortir sans qu’aucune politique digne de ce nom ne lui soit consacrée.


-Les Femmes, chaque jour qui passe, voient leurs droits bafoués, leur espace de liberté se réduit comme une peau de chagrin. Plutôt que d’élever jeunes filles et jeunes garçons dans un esprit sain, dans la mixité, dans le respect mutuel, nous les enfermons dans des schémas sclérosés et sclérosants qui forment des générations d’adultes mal dans leur peau, qui se côtoient en ennemis, qui se harcèlent et qui se craignent les uns les autres au lieu de s’aimer.

-La Culture… qui s’intéresse à la culture parmi nos politiques, parmi nos élus ? Que ce soit au niveau gouvernemental, régional ou local les budgets consacrés à la culture sont proches du néant, lorsque l’on sait que la culture est l’ âme d’un pays, qu’elle est la source d’épanouissement de l’ individu, que de plus elle est le rayonnement d’un pays à l’international et vecteur extraordinaire de création d’emplois, ne sommes nous pas en droit d’attendre une vision à long terme, ambitieuse, ouverte, volontaire….?

Ambition, Ouverture, Volonté: il sont la clé de voûte de nos attentes, de nos besoins, de nos envies et peuvent être déclinés pour tous les pans de notre présent et de notre futur dont l’éducation est un autre enjeu vital. Une campagne électorale est le moment privilégié dans tout pays pour débattre de ces sujets, pour faire le bilan du gouvernement et pour tracer les idées, les propositions du gouvernement à venir. Or à quoi assistons nous, chez nous ?

Bilan ???? Qui parle bilan ? Personne ! Propositions ? Le RNI, le PAM, l’USFP et l’Istiqlal sont les seuls à se prêter à cet exercice de base de toute démocratie, pour le reste nous en sommes réduits à chercher le commencement du début d’un programme – comme on cherche une aiguille dans une botte de foin !

Nous sommes en droit d’attendre un bilan du gouvernement sortant. Or rien, ou plutôt si. Au lieu de cela, nous savons tout sur la couleur des dessous de Jennifer Lopez, sur la longueur de la jupe que peut (que doit) porter une jeune fille pour aller dans un souk, sur l’indécence qu’il y aurait pour les étudiantes à regarder leurs professeurs…bref sur tout ce qui tourne (mal) autour du sexe !!! Par contre à aucun moment, on ne nous parle de l’indispensable éducation sexuelle à l’école…

Bref, on nous noie dans le dérisoire pour éviter l’essentiel. Je ne tomberai pas dans le piège du « tous pourris » en parlant des politiques – car ils existent ceux qui font de LA politique avec sérieux, honnêteté et dévouement, et puis parce que dire cela ne sert que les extrêmes – par contre nous tous Marocain(e)s méritons mieux que cela, méritons mieux que le populisme humiliant, méritons mieux que les discours certes tonitruants, mais vides de toute substance… Je voudrais ici rebondir sur les propos d’un jeune quadra, qui représente à merveille cette génération qui mérite « d’être aux commandes ».

– Hicham Khayat- qui dit avec beaucoup de lucidité, d’intelligence et de hauteur de vue: « La démocratie marocaine est naissante. Elle ne pourra pas progresser à ce stade sans une maturation de ses électeurs (grâce à une meilleure éducation, une culture de masse vivante et des médias de qualité). On jugera alors notre propre maturité sur le niveau d’analyse des programmes politiques proposés par les uns et les autres (leur intelligence collective, leur imagination politique et la compétence de leurs cadres), sur leur engagement réel à respecter leurs promesses (leur moralité, leur actes passés), et non sur leur religiosité comme on peut la prendre pour argent comptant sur de simples paroles en l’air)…./…

Alors on brandit un ennemi commun: Le Tahakkoum (ce qui peut dédouaner les échecs passés, rendre inutile toute notion d’engagement ou de libre arbitre, et placer ses promoteurs sous la protection de la sphère morale de la victime)…/… ce mot de Tahakkoum est le poison le plus violent jamais administré à notre jeune démocratie… Car il la vide de sens..

Nous devons être conscients que notre modèle politico-religieux est ce qui nous a protégé hier du panarabisme, du marxisme, des hivers arabes destructeurs et qui aujourd’hui se met en première ligne contre un certain salafisme exclusif et dominateur. Toutes idéologies importées et toutes porteuses de violence et de ruine. Notre stabilité remarquable, enviée et qui est source et condition de notre développement: voilà notre bien le plus précieux. L’absence de vision, de discussion sereine autour des bilans, des programmes, des enjeux, des menaces et des opportunités de « l’entreprise Maroc », même au sein des élites, est un symptôme inquiétant. » Tout est dit !

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