Politique

Pourquoi la jeunesse marocaine ne vote pas ?

Le 10 décembre 2002 était une date importante pour la jeunesse marocaine. Mohammed VI avait abaissé l’âge légal de vote de 20 à 18 ans dans le but d’augmenter le taux de participation aux élections. Quatorze ans après cette décision, l’absence de la jeunesse dans les listes de vote est alarmante.

Dix ans après l’annonce de ce changement ambitieux, le Haut-Commissariat au plan (HCP) a présenté une étude, en 2012, qui prouve que toutes les opérations de séduction entreprises pour convaincre la jeunesse marocaine de voter n’ont pas remporté le succès escompté.

L’étude a révélé que les jeunes participant au vote de manière régulière ne représentent que 36%, et de manière irrégulière 14%. La proportion des jeunes impliqués dans la vie politique et adhérents à des partis ne dépasse pas 1%.

L’une des principales raisons de ce délaissement politique de la part des jeunes revient essentiellement aux partis. En effet, les politiciens n’envisagent aucune stratégie pour encourager la jeunesse marocaine à être plus active politiquement. Ils ne s’engagent pas non plus à créer une conscience et un intérêt commun pour la politique. Marginalisée, la jeunesse marocaine ne ressent que désespoir, désintérêt et frustration vis-à-vis de la politique nationale.

Les longs discours débités par les principaux représentants des partis politiques ne font pas que la faire fuir. Ils tuent tout espoir d’implication politique, même après la parution de la nouvelle constitution de 2011. La majorité des partis ne peuvent pas créer des institutions publiques créatives qui inciteraient la jeunesse à proposer des idées pour un Maroc au souffle nouveau, pour une meilleure économie.

D’autres facteurs rendent le contact entre la politique et la jeunesse marocaine encore plus complexe, notamment les affaires impliquant la société civile et la jeunesse. Ceci empêche les jeunes de s’impliquer dans la vie politique marocaine. Selon Hespress, il existe aussi des failles au niveau de la nouvelle constitution qui n’applique pas plusieurs lois concernant les pétitions législatives. Le conseil consultatif de la jeunesse, notamment, bloque la démarche de la participation politique des jeunes au Maroc.

Néanmoins, l’absence de participation des jeunes à la vie politique marocaine ne veut pas dire qu’il n’existe pas un intérêt. C’est ce que prouve une étude, faite par des jeunes chercheurs de la faculté des lettres et des sciences humaines de Casablanca, qui révèle que les jeunes Marocains ne sont actifs que quand il est nécessaire de réagir et qu’ils jugent que leur participation aura un impact sur les résultats des élections.

Afin de se débarrasser de cette situation gênante, une réelle éducation et influence politique sont nécessaires pour inciter les jeunes à être plus actifs politiquement. Des campagnes de sensibilisation dans les écoles et les universités pourraient peut-être améliorer la situation actuelle, les informer sur l’importance de leur implication dans l’avenir du royaume et sur leur valeur ajoutée précieuse.

Parmi ces solutions :
– Donner une chance aux jeunes de s’exprimer au sein des partis politiques et les pousser à se présenter comme de potentiels représentants de la population marocaine
– Créer un groupe de dirigeants politiques avec une vision à long terme sur le futur du Maroc
–Remettre les stratégies de communication à l’ordre du jour avec l’usage de la technologie
–Préparer des programmes politiques basés sur la recherche et sur des études spécifiques afin qu’ils répondent aux ambitions de la jeunesse marocaine
–Ouvrir des portes à ces jeunes pour la construction et la création d’un Maroc meilleur et plus adapté aux générations futures.

M. D.


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