Maroc

Mahi Binebine: les écrivains marocains sont plus libres qu’à l’époque de Hassan II

« Les cinéastes ont plus de problèmes que les écrivains au Maroc », a déclaré le romancier Mahi Binebine.

Il explique que « l’image est accessible à tout le monde, la littérature un peu moins, surtout dans un pays où l’analphabétisme est très élevé ».
Dans un entretien accordé à Télérama, Mahi Binebine se dit fier que le Salon du livre de Paris accueille le Maroc comme invité d’honneur cette année et parle des préoccupations actuelles des écrivains marocains.

« Aujourd’hui, les auteurs racontent les soucis actuels des Marocains, avec une approche littéraire très différente de celles d’écrivains comme Driss Chraïbi…la jeune Sonia Terrab a écrit sur le mouvement contestataire du 20 février…A une époque, on pouvait les emprisonner pour ça, aujourd’hui… un peu moins ! Le métier d’écrivain n’est plus risqué… Sous le règne de Hassan II, nous avons connu non seulement la censure, mais aussi l’autocensure, par peur. Pour évoquer le Palais, je me souviens d’avoir écrit sur un pacha qui régnait sur Marrakech… Il fallait ruser, aujourd’hui ce n’est plus le cas ».

Pour l’auteur, « beaucoup de jeunes auteurs arrivent aujourd’hui à trouver leur place au Maroc (…) Il y a incontestablement Mohamed Nedali, qui a déjà cinq romans à son actif et s’installe comme une plume incontournable. La jeune Leïla Slimani rencontre également un large succès en France. Quelques universitaires se sont aussi essayé au roman, non sans réussite : Youssef Wahboum [spécialiste de l’histoire de l’art et de l’esthétique comparée, ndlr], Abdellah Baïda [chercheur en littérature], ou encore Rachid Khaless [professeur agrégé de langue française] ».


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