Maroc

Le Maroc souffre-t-il d’une fuite des cerveaux?

Après le bac, de nombreux étudiants marocains optent pour des études à l’étranger. Liberté, qualité d’études et Erasmus sont les raisons principales du départ, mais qu’en est-t-il après le diplôme ? Le retour au bercail devient de moins en moins probable pour les jeunes diplômés.

Le retour n’est guère une option pour les jeunes élites marocaines à l’étranger. Comment résister aux salaires attrayants, à la qualité de vie et à la prévoyance sociale offerts par les pays d’accueil ? Ces questions démontrent une nouvelle réalité marocaine qui commence à devenir un véritable phénomène.

Les élites ne veulent plus revenir au Maroc. Ce constat est établi par des cabinets de recrutement, des associations d’étudiants et même par le ministère de l’enseignement supérieur, mais les avis demeurent tout de même nuancés.

Said Bellal, directeur général du cabinet de recherche DIORH, a déclaré à La Vie éco : «Cette tendance est confirmée par les lauréats et les diplômés de grandes écoles telles Sciences Po, ESSEC, HEC en France ou encore des universités prestigieuses américaines telles Columbia, Harvard ou encore Stanford.»


Les Marocains fraîchement diplômés d’écoles ou d’universités de renom sont généralement convoqués et embauchés au sein de multinationales, alors qu’ils n’ont pas encore terminé leur cursus. Compte tenu des bonnes conditions de travail, ces jeunes issus de l’élite intellectuelle du Maroc compensent le mal du pays par une belle carrière et un futur plus prometteur.

«Ce n’est pas une perte pour le Maroc» conteste Lahcen Daoudi, ministre de l’enseignement supérieur. Pour lui, les compétences de ces jeunes recrues servent le royaume et il se justifie en citant le nouveau programme mis en place par son ministère qui vise à créer des collaborations avec eux dans divers secteurs.

Durant six mois, les diplômés entameront des recherches et participeront à des programmes d’enseignement supérieur dans le but de l’améliorer et de le rendre plus accessible aux étudiants marocains. Le ministre précise que cette période de recherche sera rémunérée 22.000 dirhams par personne.

Malgré les efforts du ministère de l’enseignement supérieur, force est de constater que la majorité des entreprises, banques et multinationales marocaines ne brillent pas par la qualité de leurs ressources humaines et n’investissent pas dans la recherche des compétences.

Toutefois, même si quelques-unes ont compris l’enjeu et daignent se déplacer à l’étranger dans les salons pour l’emploi, les diplômés se montrent réticents à leurs offres et préfèrent rester dans les pays d’accueil qui leur permettent une ascension sociale plus intéressante, contrairement à la routine professionnelle et à la vie toute tracée que propose le Maroc.

Pour Lahcen Daoudi, le fait de rester et de travailler à l’étranger n’est pas une problématique en soi. L’élite marocaine y représente parfaitement le pays et en donne une très bonne image. Néanmoins, le ministre confesse qu’il serait préférable d’avoir de bonnes écoles supérieures au Maroc, afin de réduire le coût très élevé des grandes écoles étrangères et la solitude des familles.

Soraya Adny

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