Economie

Circularité du textile: une conférence-débat avec la Société financière internationale (IFC)

L’industrie marocaine du textile doit faire sa mue et devenir plus durable pour surmonter ses multiples défis et stimuler sa compétitivité. C’est ce que confirme l’étude réalisée par la Société financière internationale (IFC), membre du Groupe de la Banque mondiale et la principale institution de développement axée sur le secteur privé dans les pays émergents, sur le passage du secteur du linéaire au circulaire. Elle aborde les différentes solutions que les acteurs concernés doivent adopter dans l’avenir.

Adopter une approche industrielle basée sur le développement durable et sur l’économie circulaire devient une priorité pour l’industrie textile dans le monde, et le Maroc n’y échappe pas.

À l’origine de ce changement de paradigme, se trouve un modèle de production textile largement linéaire qui consiste à extraire d’importantes quantités de ressources non renouvelables pour confectionner des vêtements qui sont utilisés brièvement avant d’être mis au rebut. Dans un monde en perpétuel changement, le modèle économique de cette industrie mondiale complexe est appelé à changer et passer d’un système extractif à un système régénérateur.


Afin de décortiquer le passage de l’industrie textile marocaine du linéaire au circulaire, une conférence-débat a été organisée en marge du salon Maroc in Mode (MIM), par le Groupe Horizon Press en partenariat avec la Société financière internationale (IFC), sur le thème de la circularité dans l’industrie textile au Maroc.

Deux panels d’experts nationaux et internationaux de haut niveau ont analysé les moyens par lesquels les acteurs locaux peuvent se préparer à cette nouvelle donne et répondu aux questions des participants. À noter dans ce sens qu’une étude thématique a été réalisée par IFC, sur le thème «Du linéaire au circulaire : perspectives pour l’industrie marocaine du textile».

Cette dernière  présente un aperçu des tendances mondiales en termes de circularité dans le secteur textile et aborde les récents changements de la dynamique industrielle du textile en Europe.

L’étude détaille par ailleurs l’impact de ces changements sur l’industrie marocaine, tout en proposant des solutions et des domaines d’action prioritaires pour les entreprises des filières du textile et de l’habillement au Maroc.

Dans ce sens, Eleonore Richardson, responsable des projets de conseil au secteur textile chez IFC à Rabat, déclare que «l’un des objectifs d’IFC au Maroc est de promouvoir la mise en place de modèles de production circulaire dans l’industrie du textile marocaine, en appuyant le développement de la filière de recyclage des chutes textiles post-industrielles, notamment dans la Région de Tanger».

Et d’ajouter que «nous aspirons à jouer un rôle fédérateur et à promouvoir une étroite collaboration entre les différents acteurs. Relever le défi d’une transition vers un modèle de production circulaire permettra de soutenir la stratégie de décarbonation du Maroc et d’explorer de nouveaux marchés tels que ceux offerts par le Pacte vert de l’Union européenne».

La circularité dans le textile, quèsaco ?
Une économie circulaire est une économie qui ne produit pas de déchets en premier lieu, ce qui constitue une nette amélioration par rapport au modèle prédominant de production et de consommation qui consiste à «extraire-fabriquer-jeter».

Comme l’indique la Fondation Ellen MacArthur, cette économie repose sur trois principes de conception, à savoir éliminer les déchets et la pollution, recycler les produits et les matériaux (à leur valeur la plus élevée) et régénérer la nature.

En effet, la transition vers les énergies et les matériaux renouvelables est au cœur d’une économie circulaire. Toutefois, le passage à un modèle de production circulaire ne se limite pas seulement à produire de l’énergie à partir de panneaux solaires installés sur les toits d’usines ou à recycler les déchets textiles à grande échelle. Plus encore, cela exige de l’industrie du textile qu’elle fabrique mieux avec moins de matières premières.

Changement de paradigme
Dans le monde, le secteur de l’habillement commence à peine à réfléchir aux contraintes liées à la mise en place de systèmes circulaires et à la manière de construire ces derniers de façon évolutive. L’Union européenne (UE) s’est fixé des objectifs ambitieux, dans le cadre du Pacte Vert, notamment celui de se transformer en une économie moderne, efficace dans l’utilisation des ressources et compétitive.

Cette ambition vise aussi à mettre fin aux émissions nettes de gaz à effet de serre d’ici 2050. L’accent mis par l’UE sur la durabilité aura de profondes répercussions sur de nombreux secteurs d’activité dans le monde.

La Commission européenne va définir un ensemble d’actions fondées sur les principes de circularité, à savoir : fixer des exigences de conception pour les textiles afin qu’ils durent plus longtemps et soient plus faciles à réparer et à recycler ; introduire un étiquetage plus clair sur les textiles et un passeport numérique pour les produits ; lutter contre l’éco-blanchiment ; mettre un terme à la surproduction et à la surconsommation ; et décourager la destruction des textiles invendus ou retournés.

En outre, d’ici à 2030, tous les produits textiles mis sur le marché de l’UE seront durables, réparables et recyclables. Ils seront fabriqués dans une large mesure à partir de fibres recyclées, exemptes de substances dangereuses, et produits dans le respect des droits sociaux et de l’environnement.

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