« Everybody Loves Touda » : le Maroc en lumière à Cannes avec Nabil Ayouch
« Everybody Loves Touda » met à l’affiche Nisrin Erradi dans le rôle de Touda, Joud Chamihy, Jalila Talemsi ainsi que des guests stars tels que: Amine Ennaji, Abdellatif Chaouqi, Abderrahim Elmaniari, Mounia Lamkimel, Abdelilah Rachid.
Le film intègre cette année la sélection officielle du prestigieux festival dans la catégorie « Cannes Première ». C’est la première fois que le Maroc est sélectionné dans cette catégorie réservée aux grands noms du cinéma mondial.
« Everybody Loves Touda » relate l’histoire de Touda qui rêve de devenir une sheikha. C’est une artiste traditionnelle marocaine qui chante sans pudeur ni censure des textes de résistance, d’amour et d’émancipation, transmis depuis des générations. Se produisant tous les soirs dans les bars de sa petite ville de province sous le regard des hommes, Touda nourrit l’espoir d’un avenir meilleur pour elle et son fils. Maltraitée et humiliée, elle décide de tout quitter pour les lumières de Casablanca.
Nabil Ayouch raconte les coulisses de cet extrait d’un long plan séquence de 8 minutes : « presque huit minutes pendant lesquelles on va de la découverte d’un nouveau monde à son rejet, de l’espoir à la désillusion. Tout un plan qui part d’une rue, nous fait traverser un hall d’hôtel, monter 37 étages, balayer des loges, un public, suivre Touda dans sa performance sur scène. Je ne cherchais pas spécialement l’exploit technique mais là, en l’occurrence, la seule manière pour moi de raconter cette scène, c’était qu’il n’y ait pas de rupture et qu’on soit toujours au plus proche d’elle ». Et de rajouter : « avec toute mon équipe, on a préparé ce plan pendant 3 mois. Je passe les détails mais à un moment du tournage, il y avait plus de 250 personnes cette nuit-là, et j’ai commencé à me dire que j’avais été fou d’imaginer que c’était possible de réaliser cette scène en plan séquence. Puis, à 6 heures du matin, sans doute par la magie de l’épuisement et du sentiment général de dernière chance, la grâce est arrivée. Il s’est mis à pleuvoir dehors, dans la rue, et quelque chose s’est mis en place naturellement, presque par magie, alors que je pensais que c’était foutu »