OPINION DU WEB

La mendicité, un art à part entière au Maroc

©LeSiteInfo

par Nadia Essalmi, éditrice

Chaque rond-point devient une scène théâtrale. Quand on s’y arrête, on n’a pas le temps de s’ennuyer.

Chaque acteur connaît son rôle à la perfection. Le réalisateur est invisible, mais semble tout contrôler. Seulement, il faut être polyglotte pour suivre la scène. Les acteurs, des blancs, des noirs, parlent l’arabe dialectal, l’arabe classique, le français, l’anglais et que sais-je. Les costumes sont variés et les moyens aussi.


La représentation met en scène ceux qui jonglent avec des boites de kleenex, ceux qui dansent avec des chiffons prêts à caresser la peau des voitures, ceux qui brandillent des trophées-enfants, celles qui portent des carapaces-enfants… Entrent en scène les mutilés, les blessés, les handicapés…

Enfin, le rideau descend sur le défilé des intellectuels brandissant des livres bleus. Le spectacle est très court, il peut être gratuit ou payant, tout dépend de la sensibilité. Les trois coups de bâton sont remplacés par trois coups de feu ; rouge, orange et vert. L’acte suivant se jouera au prochain rond-point. A mon avis, il est peut-être temps d’envisager un festival des ronds-points…

L’axe Casablanca-Rabat-Salé

La mendicité devient un art à part entière qui ne cesse de prendre de l’ampleur et prolifère dans les différentes villes du pays.

En 2007, des statistiques ont démontré qu’il existait près de 195 950 mendiants dont 62% des professionnels. L’axe Casablanca-Rabat-Salé regroupe à lui seul plus de 77 000 mendiants.

Je vous laisse imaginer le taux en 2017. Une vraie profession qui rapporte beaucoup en peu de temps et sans déployer d’efforts.

La recherche et la créativité dans ce domaine dépassent l’entendement. Les mendiants ont développé des techniques diaboliques qui visent essentiellement les âmes sensibles.

Ceux qui louent des enfants et les droguent pour qu’ils dorment exposés au soleil, des infirmes exhibant à la vue des passants une partie de leur corps ayant subi une ablation, des femmes portant toujours les habits de deuil, prétextant qu’elles viennent de perdre leur mari, ceux qui exploitent des enfants, ceux qui louent des chaises roulantes, ceux qui utilisent leur handicap, ceux qui simulent l’handicap…

A quoi sert la multiplication des ministères ? Lequel est censé s’occuper d’aider les nécessiteux ? Lequel est censé s’occuper aussi de cette mafia grandissante qui fait de la misère son fond de commerce ?

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