Economie

Radia Cheikh Lahlou : “La RSE est un relais de croissance pour l’entreprise”

Radia Cheikh Lahlou
Directrice générale Déclic Conseil en RSE

À la tête du cabinet Déclic Conseil en RSE, Radia Cheikh Lahlou étudie depuis plusieurs années l’évolution des pratiques RSE au sein des entreprises. Dans cet entretien, elle présente les dernières avancées en la matière.

Comment la RSE peut-elle être un relais de croissance pour l’entreprise ?
La Responsabilité sociale des entreprises (RSE) s’érige aujourd’hui comme un puissant relais de croissance pour les entreprises, élargissant la vision traditionnelle de la croissance, laquelle ne se limite plus à la seule dimension économique.  Acteurs financiers et donneurs d’ordre portent désormais une attention accrue aux aspects sociaux, sociétaux, éthiques, ainsi qu’à la gouvernance des entreprises, ces dimensions étant considérablement appuyées par de nombreuses évolutions réglementaires. Intégrer la RSE présente plusieurs avantages : elle agit comme un outil de maîtrise des risques en anticipant les enjeux sociaux, environnementaux, et éthiques, en réduisant les risques de réputation et en renforçant la résilience.

La RSE encourage également un dialogue ouvert avec les parties prenantes, favorisant des relations solides et créant un écosystème propice à la croissance. En adoptant des pratiques durables, elle améliore l’efficacité opérationnelle, réduit les coûts et optimise l’utilisation des ressources, contribuant ainsi directement à la croissance financière. Enfin, elle confère un avantage concurrentiel distinct en différenciant l’entreprise sur le marché et en attirant une clientèle valorisant les engagements sociaux et environnementaux.


Quelles sont selon vous les meilleures pratiques en termes de qualité de travail, surtout dans le domaine de l’outsourcing ?
Les enjeux RSE de l’outsourcing sont pluriels. Ils couvrent des aspects sociaux liés aux conditions de travail, des préoccupations environnementales concernant la réduction de l’empreinte carbone, et des considérations éthiques liées à la protection des données.

En ce qui concerne les conditions de travail, les bonnes pratiques incluent l’implication de l’entreprise en faveur de la santé et la sécurité des collaborateurs ainsi que le respect des droits des travailleurs, en particulier dans les contextes de délocalisation. La gestion des carrières est également un atout considérable puisqu’elle permet la montée en compétences et, potentiellement, la réduction du turn-over.

Sur le plan environnemental, les bonnes pratiques consistent à intégrer des initiatives éco-responsables, telles que la gestion efficace des déchets informatiques et la mise en œuvre de processus visant à minimiser l’impact carbone des opérations. Du point de vue éthique, la protection des données est essentielle. Les meilleures pratiques impliquent l’adoption de mesures strictes pour garantir la confidentialité et la sécurité des informations, conformément aux normes et réglementations en vigueur.

Les entreprises donnent-elles de l’importance à l’évolution de carrière des  collaborateurs? Quel est l’intérêt pour les deux parties ?
Les missions que nous menons montrent que l’évolution de carrière des collaborateurs est devenue un élément essentiel pour de nombreuses entreprises. Elles reconnaissent de plus en plus l’importance de favoriser le développement professionnel de leurs équipes. Cette attention portée à l’évolution de carrière s’avère mutuellement bénéfique pour les entreprises et leurs collaborateurs.

Pour les entreprises, investir dans l’évolution de carrière contribue à la rétention des talents. Des collaborateurs et collaboratrices satisfaits et en constante progression sont plus enclins à rester au sein de l’entreprise. De plus, une main-d’œuvre qualifiée et constamment mise à jour sur les compétences contribue à accroître la productivité et l’efficacité opérationnelle.

Du côté des collaborateurs, l’évolution de carrière offre des opportunités d’apprentissage, de croissance et d’épanouissement professionnel. Cela peut prendre la forme de formations spécialisées ou de transitions vers des postes plus en ligne avec leurs aspirations. Une perspective claire d’évolution motive les employés, renforce leur engagement et favorise un environnement de travail positif. Il est également important de souligner que les jeunes générations, en particulier, accordent une grande importance à l’évolution de carrière, mais aussi aux enjeux sociaux et à l’engagement des entreprises pour la durabilité. Les entreprises qui intègrent des pratiques responsables dans leur culture d’entreprise sont plus attractives pour ces jeunes talents. Elles sont perçues comme des acteurs engagés contribuant positivement à la société, ce qui renforce l’attractivité de l’entreprise.

Vous avez récemment publié la deuxième édition du baromètre de la RSE. Quels insights et recommandations en tirez-vous ?
À l’instar de la 1ère édition du Baromètre de la perception de la RSE, nous avons plongé au cœur de la force vive des organisations pour sonder l’état de l’intégration des dimensions durables. Les résultats compilés dans cette étude révèlent plusieurs tendances : la compréhension de la RSE s’affine, sa contribution à la croissance de l’entreprise s’affirme et la volonté d’engagement des collaborateurs et des collaboratrices se confirme à nouveau.  Tout d’abord, on note que les collaborateurs cernent mieux la pluralité des enjeux de la RSE et l’identifient de moins en moins à l’unique aspect social ou environnemental.

En effet, 54% identifient la RSE comme la contribution des entreprises à un développement durable (+8%) Cependant, il est important de noter que 51% des répondants déclarent comprendre la RSE mais appellent à renforcer leurs connaissances en la matière.

Seuls 31% des répondants déclarent avoir une très bonne connaissance de la RSE tandis que 19% ne voient pas de quoi il s’agit.  Les collaborateurs et collaboratrices portent un regard très positif sur l’engagement RSE de leurs employeurs et semblent lui accorder leur confiance.  Cependant, il est également intéressant de noter que 94% d’entre eux appellent haut et fort leurs employeurs à renforcer cet engagement.  La 2e édition du Baromètre de la RSE confirme également une tendance qui s’était exprimée lors de la 1re édition, à savoir que les collaborateurs et collaboratrices souhaitent s’engager aux côtés de leur entreprise, par plus d’implication dans des actions sociales et sociétales.  Les répondants et répondantes appellent leurs employeurs à créer les conditions nécessaires de cet engagement : plus de temps dédié à l’engagement, plus de formation à la RSE et plus d’information quant aux impacts générés.

Sanae Raqui / Les Inspirations ÉCO

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