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Ramadan: grande affluence sur le marché central de Rabat

Par LeSiteinfo avec MAP

Monceaux de dattes et de fruits secs, épices montées en dôme, paniers de fromage frais, larges étals de produits de la mer… En ce début de Ramadan, les halles du marché central de Rabat ne désemplissent pas, les bonnes senteurs embaument les lieux, éveillant les papilles d’une clientèle fidèle en quête de qualité et de plaisirs gustatifs.

Jusqu’à 80 commerçants y prennent place chaque jour dès 09h00. Ils dressent leurs étals comme autant de promesses en attendant de recevoir les premiers clients. Mais ce n’est qu’aux alentours de 15h00, moment où les fonctionnaires libérés s’y précipitent, que l’effervescence atteint son apogée.

Une symphonie sensorielle

Aussitôt le seuil d’entrée franchi, le marché central de Rabat se présente comme une symphonie où pullulent une palette de couleurs, de saveurs et de senteurs qui caressent les âmes des passants. Chaque produit raconte une histoire, chaque épice exhale un passé lointain, tandis que la foule s’anime au rythme des échanges et des négociations, mêlant le brouhaha aux prières murmurées dans les mosquées voisines.


L’odeur exquise de la chebbakia trempée dans le miel et parsemée de graines de sésame chatouille fortement les narines. Celle du pain et des gâteaux fraîchement sortis du four donne l’eau à la bouche. Il n’est pas bon, dit-on, d’avoir les yeux plus gros que le ventre, mais la faim qui tenaille l’estomac rend l’envie d’acheter irrépressible.

Un marché centenaire Construit dans les années 1920 à la place de « Souk Tben », le marché central de Rabat est devenu une destination prisée pour les courses du quotidien ou pour un achat singulier. Les saisons changent mais la clientèle reste fidèle, tantôt par habitude, tantôt par exigence de qualité.

Entre fin 2018 et début 2022, le marché avait fermé ses portes pour un coup de lifting dans le cadre du programme « Rabat, ville des lumières ». L’opération de rénovation, qui a coûté 25 millions DH, avait concerné aussi bien l’intérieur du marché que les zones et locaux qui l’entourent.

Point d’entrée de la Médina, cette bâtisse à l’architecture arabo-mauresque compte cinq portes. Les allées pavées entre les rangées d’échoppes sont propres et bien entretenues. Pour les commerçants, cette rénovation représente, bien plus qu’un simple coup de lifting, un nouveau départ pour leurs activités marchandes.

Des étals pour tous les goûts

C’est le cas de Soukaina et Fatima Zahra, deux sœurs dans la trentaine, qui tiennent la « Maison Sekouri ». Fondée en 1974, la Maison leur a été léguée par leurs parents. Les deux sœurs se démènent pour répondre aux besoins d’une clientèle qui les pressent de toutes parts.

« Nous proposons toutes sortes de délices de la cuisine traditionnelle marocaine. Il y a une forte demande surtout sur la chekbakia et les fonds de tartes sucrés et salés », lâche Soukaina entre deux commandes.

À l’autre bout du marché, Belhaj gère une boucherie depuis plus de quarante ans. « J’écoule environ 100 Kg de viande par jour depuis l’arrivée du Ramadan. Il y a de la demande, Dieu soit loué, quoiqu’elle demeure modeste vu que les salaires sont versés à la fin du mois et que les gens ont déjà fait leurs courses », confie ce boucher qui emploie quatre personnes dans son échoppe.

Derrière les étals de poissons et fruits de mer, Rachid donne de la voix : « Combien de kilos, Madame ? ». Nul besoin de jouer au gaulois-rabatteur pour les vendeurs. A en juger par les files d’attente qui longent les étals, le marché fait le plein d’adeptes de produits de la mer. Et il y a de quoi : une large palette de poissons blanc et bleu, de crustacés et de coquillages s’étend à vue d’œil.

Visiblement submergé par des commandes à destination de particuliers et de restaurants, un marchand, l’un des grands poissonniers de la place, s’excuse de ne pas pouvoir commenter dans l’immédiat. Il vient tout juste de liquider cinq kilos de produits variés, avant qu’un vendeur de sacs tissés en polypropylène vienne en proposer un à deux dirhams au client pour les remballer.

Nombreux sont les marchands dont le commerce fleurit et se convertit au gré des circonstances, à l’image de Asmae, la quarantaine, qui trône sur un tabouret derrière une table de « Baghrir », « Meloui », « Msemmen » et autres « Mkhamer ».

« Durant Ramadan, les gains sont plus importants et durent tout un mois en raison de la forte demande. En dehors de ce mois, je ne travaille que deux jours par semaine », confie à la MAP cette jeune dame, la tête couverte d’un foulard.

… Et pour toutes les bourses Alors que le soleil levant teintait le ciel d’une lueur dorée, Hajja Mina déambule, un panier à la main, au milieu des échoppes de volailles et de légumes. Pour cette sexagénaire, « le matin est la meilleure période pour faire des courses au marché central durant le mois de Ramadan, où les journées semblent s’écouler plus rapidement que jamais ».

« Les marchands sont disponibles, les étals bien achalandés en produits frais et surtout il n’y a pas grand monde », soutient-elle, affirmant que les prix sont généralement à la portée.

S’il est vrai que le marché est bien approvisionné en divers produits, les prix du poisson connaissent une hausse prononcée qui grève le budget des ménages. Les crevettes, par exemple, sont affichées à 150 DH le kilogramme et les calamars à 130 DH, alors que le pageot est vendu à 130 DH.

Un poissonnier attribue cette hausse au mauvais temps qui a sévi dernièrement. « A cause des vents forts, les pêcheurs sortent peu en mer et, par conséquent, la marchandise s’amoindrit et les tarifs augmentent. Il y avait un manque d’environ trois ou quatre jours la semaine écoulée, avant que l’activité reprenne », a-t-il expliqué, avant de préciser qu’un kilogramme de sardines ou d’anchois coûte 30 dirhams.

Au fil des heures qui s’étirent et alors que le soleil décline à l’horizon, les échoppes attirent les derniers flâneurs, qui s’affairent autour des étals, chacun cherchant à compléter ses provisions avant l’appel à la prière du Maghrib.

Après une longue journée de jeûne, le temps sera suspendu au marché central. Mais pas pour longtemps, puisque les allées avoisinantes s’apprêtent déjà à renouer avec l’effervescence typique des nuits du Ramadan.

S.L.

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