L’acteur marocain Mohamed Choubi s’attire les foudres des salafistes
La pomme d’Adam risque-t-elle d’étouffer la gorge médiatique de Mohamed Choubi?
L’acteur, talentueux par ailleurs, quoi qu’en disent ses détracteurs, est aussi connu en dehors des planches et des plateaux de télévision et de cinéma. En effet, en sus de sa présence remarquée dans l’espace public à l’occasion d’événements revendicatifs, il est également omniprésent sur les réseaux sociaux, Facebook en particulier.
Ainsi, Choubi enrichit la Toile avec des textes intéressants sur des vedettes internationales, arabes et marocaines, leur biographie, leur parcours artistique et leur filmographie. Il est aussi l’auteur de belles poésies, de la veine du haïku japonais, entre autres publications sur Facebook. Mais l’acteur ne peut pas non plus se passer d’une certaine provocation, parfois d’une provocation certaine, sur différents sujets « tabous » dans notre société qui font grincer des dents certains esprits n’acceptant nullement une pensée différente de la leur et combattant, toutes griffes dehors, tout manquement à la sacro-sainte règle des « limites religieuses rouges » à ne pas dépasser, sinon…
Et la derniere sortie de Mohamed Choubi sur le premier homme et sur le péché originel ayant causé la chasse du couple Adam et Eve de l’Eden n’a pas seulement fait grincer les dents d’aucuns ni fait sortir leurs griffes acérées, mais les a conduits à proférer des menaces d’excommunication de la Oumma islamique, de poursuite en justice, voire de condamnation à mort de l’artiste engagé.
Ceci, car la langue de Choubi à fourché quand, sans le nommer, il a traité Sidna Adam de « salgout » (voyou!) en réponse à un journaliste afin d’expliquer que tous les maux de la Terre sont attribués à la gent féminine, alors que c’est l’homme (avec un petit « h ») qui en est l’instigateur jamais montré du doigt ni condamné pour ses crimes contre l’humanité, surtout envers ses composantes féminines. Et ce, depuis la version des livres sacrés des trois religions monothéistes sur l’histoire du péché originel et ses protagonistes Adam, Eve, la pomme, à juste titre appelée « de discorde », et… l’inévitable ange déchu, Satan « la3anahou Allah » (Que Dieu le maudisse!), déguisé en serpent débaucheur de notre Père Adam et de notre Mère Eve .
Cette interprétation philosophique audacieuse de Choubi lui a valu, et lui vaut encore, les foudres islamistes, et celles également de certains médias, depuis la diffusion de la vidéo polémique. Les insultes, les menaces anti-« choubiennes » ne cessent d’enflammer la Toile, alors que sur les mêmes réseaux sociaux, comme dans certains médias, des amis, des admirateurs et des journalistes prennent la défense de ce « mécréant et adorateur de la dive bouteille », entre autres « gentillesses » distillées sur plusieurs pages sur Facebook, avec venin garanti 100%100.
Pendant ce temps, Mohamed Choubi ne plie pas l’échine, répond du tac au tac à ses détracteurs, réaffirme sa foi religieuse et prouve que la tempête dans le verre d’eau islamiste ne saurait ni le battre, ni l’abattre. Ni a fortiori altérer d’un iota ses convictions profondes, son engagement d’artiste et sa foi en un avenir meilleur où liberté, égalité et parité auront le dernier mot sur l’obscurantisme et l’étroitesse d’esprit d’aucuns dans nos murs.
Larbi Alaoui
