Economie

Financement climatique : pour de nouveaux mécanismes de financement

Les pays africains essaient de s’activer pour réussir à financer par eux-mêmes leurs besoins sur le plan climatique. Voici un aperçu de quelques mécanismes continentaux activés pour le financement climatique.  

«Mission 1 pour 200» et «Sustain Africa»

La Banque africaine de développement, l’Alliance pour une révolution verte en Afrique, la Sustainable Trade Initiative (IDH), le Fonds international de développement agricole (FIDA) et Sustain Africa ont lancé la «Mission 1 pour 200», qui vise à assurer la sécurité alimentaire à long terme. L’objectif est de mobiliser un milliard de dollars pour développer à grande échelle des technologies agricoles résilientes au climat, doubler la productivité alimentaire pour 40 millions de petits exploitants agricoles, produire 100 millions de tonnes de denrées alimentaires et nourrir 200 millions de personnes. «Songez à ce que cela signifie : cela veut dire que nous serons en mesure de réduire la faim en Afrique de plus de 80%», s’enthousiasme le président de la BAD. Pour sa part, l’initiative «Sustain Africa» vise à aider l’Afrique à produire des denrées alimentaires sur 7 millions d’acres, à soutenir 1,6 million d’agriculteurs, à produire des cultures vivrières de base et à lutter contre certaines répercussions de la guerre russo-ukrainienne sur la sécurité alimentaire en Afrique.

Financement climatique : Changer de mode d’action


Plusieurs pays du continent ont du mal à accéder aux financements climatiques. Ce qui les pousse à insister auprès des institutions financières pour que ces derniers revoient leur mode de financement. «Nous pensons qu’une action urgente supplémentaire est nécessaire pour assurer le respect des obligations des pays développés», fait-on par exemple savoir du côté de Pretoria. Au début de la COP27, le président sud-africain, Cyril Ramaphosa – dont le pays qui dépend fortement du charbon est l’un des plus grands pollueurs du monde -, a critiqué les bailleurs de fonds internationaux pour avoir rendu difficile l’accès des pays les plus pauvres à l’aide pour lutter contre le changement climatique. Le soutien des organisations multilatérales «est hors de portée de la majorité de la population mondiale en raison de politiques de prêt qui sont peu enclines à prendre des risques» et «entraînent» notamment «des coûts onéreux». Il est à noter que le financement des énergies fossiles et de certaines matières premières dont l’exploitation est jugée polluante est de moins en moins privilégié par les bailleurs de fonds. D’ailleurs, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guteress, semble s’engager dans une véritable croisade anti-énergies fossiles, depuis que les inondations estivales ont causé des dégâts matériels et d’importantes pertes humaines, notamment dans des pays asiatiques comme le Pakistan. Mais, de nombreux autres grands pays continuent de défendre les énergies fossiles, à l’instar de l’Arabie saoudite, l’Iran ou encore la Russie.

Gaz à effet de serre : 3% seulement des émissions mondiales localisées en Afrique

La Banque africaine de développement (BAD) a présenté, dans le cadre des travaux de la COP27, son rapport sur les perspectives économiques en Afrique 2022 axée sur la résilience climatique et la transition énergétique juste en Afrique. Intitulé «Soutenir la résilience climatique et une transition énergétique juste en Afrique», le rapport souligne la menace croissante que font peser les changements climatiques sur les vies et les revenus des populations du continent. Les auteurs insistent sur la nécessité pour les pays africains de tirer parti des opportunités offertes par la transition verte et les changements climatiques, fait savoir un communiqué de la BAD. Bien qu’elle compte 17 % de la population mondiale, l’Afrique ne représente que 3 % des émissions mondiales cumulées de gaz à effet de serre. Cependant, les changements climatiques et les phénomènes météorologiques extrêmes affectent sévèrement ce continent, avec de graves conséquences économiques, sociales et environnementales pour ses populations, ajoute la même source. Il est à noter que neuf des dix pays les plus vulnérables aux changements climatiques sont africains. En outre, l’impact des changements climatiques sur les vies et les revenus des populations du continent coûte déjà entre 5 et 15 % de la croissance annuelle du PIB africain par habitant.

Abdellah Benahmed / Les Inspirations ÉCO

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