Maroc

Coronavirus: une rentrée des classes sous le signe de l’incertitude

L’année scolaire 2019-2020 est à peine écoulée que les interrogations planent déjà sur la prochaine rentrée et ses scénarios possibles, compte tenu de la situation actuelle que connaît le Royaume comme partout dans le monde pour cause de propagation du nouveau coronavirus.

En effet, les familles confrontées aux répercussions de la crise sanitaire s’interrogent sur les conditions de la prochaine rentrée et les scénarios possibles à même d’assurer la continuité pédagogique. Si l’amélioration des conditions d’apprentissage, la réforme pédagogique et le contenu des cours s’accaparent l’essentiel des conversations familiales à l’approche de chaque nouvelle rentrée, cette année l’accent est mis sur la gestion de la rentrée et l’éventuelle poursuite de l’enseignement à distance.

De l’avis de l’enseignant et chercheur en pédagogie, Aziz Laaouissi, l’évolution de la situation épidémiologique et l’augmentation constante du nombre de cas d’infection et de décès dus à la Covid-19 met les décideurs devant trois scénarios possibles.

Le premier scénario consiste à poursuivre l’état d’urgence sanitaire et les mesures qui en découlent, avec le recours à l’enseignement à distance pour garantir la continuité pédagogique, a estimé l’enseignant de second cycle, dans une interview accordée à la MAP. Le deuxième scénario possible, plutôt lié à l’instabilité de la situation épidémiologique, se caractérise par un recours à la « formation en alternance », selon une approche « modérée » qui s’appuie à la fois sur l’enseignement présentiel et à distance, souligne le chercheur, relevant qu’une telle option peut favoriser un état de « confusion et de tension pour les enseignants, les élèves et les familles ».

Le troisième scénario, poursuit-il, est celui qu’espère tout le monde, à savoir la levée définitive de l’état d’urgence sanitaire et la maîtrise de la situation épidémiologique, notant que ce scénario rendra possible les cours présentiels, avec la possibilité d’une ouverture progressive à la « numérisation » et à « l’éducation à distance ».

M. Laaouissi estime que compte tenu de la situation « inquiétante » que connaît le Royaume ces derniers jours, il serait convenable de recourir à l’éducation en alternance, et si les indicateurs le permettent, un retour définitif aux bancs de l’école et aux cours présentiels sera envisageable.

Abordant l’enseignement à distance, le chercheur en pédagogie a relevé que ce dispositif a permis d’assurer la continuité pédagogique, en ouvrant notamment la porte à la production d’un nombre « sans précédent » de ressources numériques, devenues un arsenal efficace du ministère de tutelle pour perpétuer la culture du numérique et de l’auto-enseignement.

Pour certaines familles, il s’agit d’un enseignement qui entraîne « un manque d’équité et d’égalité des chances » entre les élèves, en raison de ses conditions et exigences (ordinateurs, smartphones, internet et bien d’autres), ce qui rend les milieux pauvres incapables de subvenir aux besoins de leurs enfants. Ainsi, ce type d’enseignement présente des « difficultés objectives » liées à la capacité des familles à accompagner leurs enfants, a-t-il dit.

Du côté des élèves, M. Laaouissi a souligné que l’enseignement à distance a représenté une option « exceptionnelle » imposée par des circonstances particulières, ajoutant qu’il n’a pas été le fruit de réformes cumulées ou bien d’une nécessité imposée par la révolution numérique.

Et de poursuivre que l’adoption soudaine de l’enseignement à distance a placé les étudiants au cœur d’une situation éducative « inhabituelle » marquée par une absence de moyens et parfois de conditions propices, ce qui explique le manque de discipline et l’absence du sens de responsabilité parmi une large frange d’étudiants.

Cependant, ce type d’enseignement a connu l’implication et la mobilisation collective des cadres pédagogiques en vue d’assurer la continuité pédagogique à travers divers mécanismes de communication, « dans une expérience épuisante du fait des longues heures de travail via smartphones et ordinateurs », a fait observer le chercheur.

Il a de même relevé que l’école n’est pas seulement un espace réservé exclusivement pour l’opération d’apprentissage, mais également un cadre de vie scolaire au service des valeurs nationales, religieuses et humaines, tout en permettant aux élèves de s’exprimer et d’entretenir leurs talents et capacités.

Le ministre de l’Éducation nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, porte-parole du gouvernement, Said Amzazi, avait mis en évidence, le mois dernier à la Chambre des représentants, les opérations les plus importantes liées à la prochaine rentrée scolaire, professionnelle et universitaire 2020-2021.

Il s’agit particulièrement du suivi de la mise en œuvre des dispositions de la loi-cadre 17-51, de la gestion des deux opérations d’inscription en première année de l’enseignement primaire ainsi que l’orientation scolaire à distance via le système Massar et l’inscription de nouveaux élèves dans la prochaine rentrée scolaire, au nombre de 650.000 élèves pour la première année d’enseignement primaire, 250.000 étudiants dans l’enseignement supérieur et 150.000 pour les stagiaires en formation professionnelle.

Khadija Tahiri


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