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Persécutions religieuses en Algérie: des eurodéputés tirent la sonnette d’alarme

Des eurodéputés suédois, hollandais, italiens et polonais de différents groupes politiques au Parlement européen ont uni leurs voix pour s’élever contre les persécutions religieuses en Algérie, dont font l’objet les minorités religieuses, notamment chrétiennes.

Dans une interpellation récente, ces eurodéputés réclament une réponse de la Commission européenne quant aux violations du droit international par l’Algérie. Les eurodéputés dénoncent également que, ce faisant, la junte au pouvoir viole le droit constitutionnel de l’Algérie.

Comme l’expriment avec précision les eurodéputés en se référant aux dispositions de l’ordonnance 06-03 fixant les conditions et règles d’exercice des cultes, le gouvernement algérien agit l’encontre de son propre ordre juridique national et par corollaire viole la constitution algérienne.

De même, les eurodéputés rappellent que la négation par le régime algérien des droits fondamentaux des chrétiens sous sa juridiction est en infraction avec « le Pacte international relatif aux droits civils et politiques que l’Algérie a ratifié » et qui fait partie du corpus juridique des Nations-Unies.


Le harcèlement dont les chrétiens résidant en Algérie font l’objet et la fermeture arbitraire de leurs églises par le régime transgresse également la Charte Africaine des droits de l’homme et des peuples que l’Algérie a pourtant ratifiée. Cette discrimination envers les croyants n’est rien d’autre qu’un acte anti-africain : quand l’unité du continent exige des acteurs ayant une vision inclusive et une action oecuménique, tolérante et ouverte, le régime algérien exclut, pourchasse, rejette la diversité inhérente à l’identité africaine.

Cette discrimination religieuse pratiquée par le régime algérien va à l’encontre des traités internationaux et elle est incompatible avec les idéaux d’intégration africaine et de libre-circulation. En outre, elle est manifestement repoussante pour des européens qui ne peuvent concevoir des relations politiques ou économiques avec un régime sclérosé allant jusqu’à interdir qu’un croyant puisse pratiquer sa religion dans un lieu privé.

Comment imaginer en effet qu’une entreprise européenne puisse envisager un environnement où ses employés se verraient interdits de pratiquer sereinement leur religion ? Quel constat le Parlement européen peut-il tirer de cette attitude de rejet du régime algérien sinon celui d’un illibéralisme inquiétant et de l’inexistence d’un état démocratique qui protège les minorités ?

C’est cette dérive prolongée que dénonçait au mois de novembre dernier une résolution du Parlement européen consacrée aux violations des droits humains en Algérie. Cette résolution votée à la majorité absolue des eurodéputés avait provoqué l’ire d’Alger.

Six mois plus tard, cette nouvelle interpellation du Parlement européen vient rappeler que la situation des minorités religieuses en Algérie n’a pas changé, qu’en réalité, rien ne semble pouvoir changer en Algérie en dépit de toutes velléités de ravalement constitutionnel.

Cette absence de considération pour le droit des minorités et pour les droits humains en général ne peut qu’amener à craindre le pire quant aux modifications constitutionnelles que le régime projette d’introduire à la faveur de l’ombre.

R.S.

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